Par Jules Stromboni et Olivier Cotte, d’après le roman de Michael Dibdin. Casterman/Rivages/Noir, 18 €, le 14 avril 2010.

Le stupéfiant sens du détail, l’art de la déduction, le peu d’enthousiasme à fréquenter les hommes, les colères soudaines, l’amitié de Watson et l’addiction à la cocaïne… Tout ce qui fait que Sherlock Holmes est personnage fascinant et unique, que l’on a toujours plaisir à retrouver. Ici, c’est dans l’adaptation d’un roman à succès de Michael Dibdin, dans lequel le célèbre détective est aux prises, non seulement avec l’insaisissable Moriarty, mais avec le plus fameux criminel londonien : Jack l’éventreur !

On ne déflorera pas plus le scénario, impeccable, avec ses faux-semblants, ses retournements de situation et ses zones d’ombre. Et ses dialogues et son découpage à l’ancienne, à la façon d’un roman-feuilleton. Car c’est justement le parti-pris des auteurs de cette adaptation, Olivier Cotte au scénario et Jules Stromboni au dessin, qui avaient déjà commis ensemble Le Futuriste. Par un chapitrage enlevé et des dialogues léchés (attention, toutefois, à l’orthographe, Messieurs…), leur histoire se dévore à pleine dents, et le sourire aux lèvres. Ce qui laisse le temps de s’arrêter sur le dessin : un énorme travail de graphisme pour reproduire dans chaque case et dans chaque planche le style des gravures des journaux du début du XXe siècle. Le résultat est saisissant, parfois difficile à lire, mais le mélange de trames appuyées et de couleurs peu précises sur un papier imitant les vieux illustrés est audacieux et résolument original. Une très bonne surprise.

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