Moi je quarantaine



En 2005 était paru Moi je, la toute première bande dessinée d’Aude Picault. Dans un tout petit format, elle livrait son quotidien de la vingtenaire qu’elle était alors. Avec
À travers des saynètes simples, elle raconte sa vie courante de mère de famille, de femme en couple et d’artiste. On y retrouve évidemment sa ligne épurée, son humour, son autodérision, sa légère surenchère, mais surtout sa grande authenticité. Se dépeignant comme une femme accablée par la charge mentale et le stress quotidien, elle décrit sa vie entre impératifs domestiques, tensions dans le couple, charge de l’éducation des enfants, remords, doutes, absence de temps pour soi, conflits intérieurs, fatigue accumulée et craquages.
Aude Picault retranscrit cette réalité avec une sincérité palpable et un mal-être prégnant. Dans sa réflexion douce-amère sur la condition féminine, elle pointe du doigt de nombreux sujets importants, comme la domination masculine, la place de la femme dans la société et au sein de la cellule familiale.
Ce livre devient rapidement un miroir dans lequel on reconnaît et on se reconnaît. Un livre où l’on perçoit nos propres questionnements, failles, doutes, lassitudes. Avec son regard critique, mais bienveillant, Aude Picault nous aide à relativiser, à accepter nos faiblesses et à envisager une autre manière de vivre, peut-être avec un peu plus de recul et de légèreté. On en rigole, on se sent moins seul, mais on se dit aussi qu’il serait temps de trouver le moyen d’améliorer tout ça !
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