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Bob Denard, le dernier mercenaire

27 septembre 2021 |
SERIE
Bob Denard, le dernier mercenaire
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
COLLECTION
PRIX
22 €
DATE DE SORTIE
25/08/2021
EAN
234403448X
Achat :

« Il faut des couilles pour faire la guerre, tu comprends ce que ça veut dire ? » C’est avec ce genre de formule paternelle que le petit Robert grandit dans le Médoc, lui qui avait dix ans lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata. Fils de bourlingueurs, neveu de marin, il aspire très vite à élargir son horizon au-delà des vignes. Après une formation dans la Marine, il se porte volontaire pour aller en Indochine. C’est le début d’une vie trépidante qui propulsera le petit Robert au sommet du pouvoir. L’ascension se fera cependant par sa face cachée.

bob-denard_image1Patriote indiscipliné au caractère trempé, le jeune homme se fiche bien de faire carrière. « Ce qui m’intéresse d’abord quand on part en opération, c’est d’avoir des sensations fortes et puis de pouvoir faire ce que je veux sans qu’on m’emmerde », explique-t-il à la Mort. Cette dernière est, en effet, le seul personnage qui ose affronter Bob Denard et l’interroger sur ses choix ou ses actions. Elle fait des apparitions au fil du récit, pour lui demander s’il sait pourquoi il se bat au Katanga (Congo belge) ou s’il ne s’est pas trop approché des médailles d’honneur et palais présidentiels, ces derniers temps… « La Mort, c’est moi ! », reconnaît Olivier Jouvray dans l’interview que les auteurs ont accordée à BoDoï. Une ficelle scénaristique qui permet d’étoffer le personnage avec subjectivité, au-delà des faits historiques, qui eux sont retranscrits fidèlement.

De l’Asie à l’Afrique, les guerres d’indépendance se multiplient, la décolonisation est en marche. Un contexte idéal pour les mercenaires, qui partent vendre des armes aux dictateurs ou se battre aux côtés des rebelles, selon le sens du vent, avec l’aval officieux des services secrets (parfois à contre-courant de la position officielle de la France). Bob Denard intervient aussi dans les coups d’État, notamment aux Comores, son dernier coup d’éclat.

L’album retrace la vie longue et complexe de ce personnage en évitant un ennemi de taille : l’ennui. Au rythme de la danse macabre figurant en couverture, les chapitres s’égrènent, superbement mis en scène par Lilas Cognet, jeune artiste lyonnaise dont la palette graphique change au fil du récit. Des couleurs douces de l’enfance à la chaleur écrasante du Maroc, en passant par la jungle luxuriante congolaise, toutes les ambiances accompagnent le voyage dans une scénographie finement pensée et d’une grande richesse, regorgeant de métaphores et de clins d’œil à la culture populaire. Côté technique, la dessinatrice s’amuse : planche-contact, jeu de l’oie ou manège, la bande dessinée est son terrain de jeux et elle joue dans la cour des grands.

Un album aussi esthétique qu’intéressant, que l’on connaisse ou non Bob Denard, qui interroge et laisse la porte ouverte vers d’autres livres pour qui voudra approfondir cette période de notre histoire et les dossiers de la Françafrique.

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