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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | March 28, 2024















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One Comment

Dans la valise de… Fred Bernard

29 juin 2018 |

Tout l’été, BoDoï interroge des auteurs de bande dessinée pour savoir ce qu’ils vous conseillent de lire, regarder, aller voir pendant l’été. Histoire de prendre un bon bol d’air frais et de culture, récente ou non. BD, roman, série, film, disque, exposition, spectacle, ils partagent avec vous leurs coups de coeur. Après Frederik Peeters, deuxième étape auprès de Fred Bernard (Essence, La Patience du tigre, Gold Star Mothers, Nungesser…).

51N16BYeoqLUn livre

L’Allemagne patrie de la dope ? Un peu le berceau en tout cas : on y a mis au point la cocaïne et tous ses dérivés. On y a aussi créé les amphétamines, dont la « Pervitine ». C’est ce que raconte L’Extase totale, le IIIe Reich, les Allemands et la drogue, de Norman Ohler (La Découverte). Ou comment la drogue a envahi l’armée, la société civile et Hitler lui-même… En préface, l’auteur insiste bien : ces prises massives d’amphétamines n’excusent rien, bien sûr. Les armées belge et française n’ont d’abord rien compris à l’ultra-rapidité de la Blitzkrieg et se sont contenté de regarder l’armée allemande passer en trombe avant qu’Hitler ne la somme de stopper à Dunkerque. Grâce à la Pervitine (en libre service dans toutes les bonnes pharmacies ), les soldats du Reich n’ont pas eu à dormir pendant plus de 48 heures… Idem sur le front russe, ensuite. La drogue agissait sur les comportements des soldats, mais aussi des étudiants, des femmes au foyer, des ouvriers, dont il fallait remonter le moral à tout prix et leur donner de l’énergie de « remonter le pays » après l’humiliation de la Grande Guerre. Hitler demandait sa dose à son médecin personnel avant chaque discours, puis avant chaque entrevue ou réunion d’état-major. Certains hauts-gradés étaient eux aussi gavés de substances, d’autres étaient catastrophés mais impuissants face à cette course folle écrasant tout et tous sur son passage… Jusqu’à la chute ! Et ceci n’est pas une fiction.

Une exposition

J’ai adoré l’expo Néandertal au Musée de l’Homme à Paris. Sapiens domine le monde et en fait ce que l’on sait… Nous savons aujourd’hui que nous sommes porteurs de gènes de Néandertal disparu il y a environ 30 000 ans, nous autres occidentaux, mais pas les Africains qui sont partis en deuxième vague des milliers d’années plus tard, vers le Moyen-Orient, l’Asie, l’Australie puis l’Europe. neandertal-expoOn sait également que nous partagions la planète Terre avec d’autres « cousins » (au moins cinq, Denisova, Flores…), et qu’il ne reste plus que nous, et par milliards ! Cette expo est exceptionnelle à plusieurs titres : tous les fossiles importants connus aujourd’hui y sont présents en vrai. Tableaux, sculptures nous présentent la vision de Néandertal au XIXe s, brute épaisse participant au discours national comme nos ancêtres les Gaulois… Au bout du compte, il semblerait que Néandertal était très proche de nous, il parlait, portait des parures, enterrait parfois ses morts. Il nous transmis les gènes roux, yeux clairs et pourrait tout à fait passer inaperçu dans la rue avec des pantalons, un blouson et des baskets. Passionnant et bouleversant à l’heure où le racisme pourrait bien reprendre du poil de la bête !

Un film

Tous mes amis ne sont pas unanimes mais presque. Pour ma part, j’ai vu dans Hostiles de Scott Cooper un grand « western ». Encore une histoire de rédemption mais pas cul-cul du tout, magistrale, dure, âpre et belle qui plus est. Les guerres indiennes touchent à leur fin, le héros (Christian Bale, ex-Batman, épuisé jusqu’à la corde…) est l’équivalent d’un vétéran du Vietnam. Il ne peut plus voir les Indiens en peinture parce qu’il en a trop vu. Il en a massacré beaucoup et nombre de ses collègues ont été tués devant ses yeux. Proche de la retraite, il ne peut pas refuser une dernière mission sous peine de voir toutes ses « indemnités » passer à la trappe. Toujours à la limite de se mettre une balle dans la tête ou de tirer sur le chef indien et sa famille qu’il doit escorter coûte que coûte sur des centaines de kilomètres, dans des paysages magnifiques et dangereux, il va aller jusqu’au bout du bout du bout…Et j’ai tout bu avec ivresse.

Commentaires

  1. Pascal Depaepe

    Cher Fred Bernard,
    Je suis l’un des commissaires de Neandertal l’expo (avec Marylène Patou-Mathis), et je vous remercie de votre appréciation sur l’exposition (pour ma part j’ai adoré Essence !).
    Bien cordialement.
    Pascal Depaepe

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