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Dargaud se lance dans le crowdfunding avec My Major Company

21 septembre 2011 |

Demander aux internautes d’investir dans un projet musical, c’est le principe de My Major Company. Média Participations (Dargaud, Dupuis, Le Lombard) s’associe avec ce site pour lancer MMC BD, le même principe, mais pour la bande dessinée.

Lancée le 17 octobre prochain, la plateforme web MMC BD a comme principes officiels de « faire découvrir les jeunes talents de la bande dessinée aux internautes et faire participer ces derniers à l’expérience d’éditeur », « permettre à ces jeunes talents de confronter leur travail à l’avis d’une communauté de passionnés et de professionnels«  et de leur « offrir l’accès à l’édition professionnelle ». Bref : construire un site communautaire, sur lequel les auteurs peuvent présenter pages et projets, et discuter avec des lecteurs/éditeurs/libraires; et sur lequel les lecteurs peuvent investir de l’argent pour que le projet qu’ils soutiennent soit ensuite publié.

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On est donc tout simplement dans le concept du crowdfunding, testé avec succès dans certains domaines comme la musique par My Major Company, et initié voilà quelques mois dans la bande dessinée avec Sandawe. Par ailleurs, les aspects communautaire et repérage de talents sont aussi présents chez Manolosanctis ou Delitoon. Donc, on n’est pas ici dans l’innovation totale.

La multiplication des canaux pour faire émerger les nouveaux talents de la BD est toujours une bonne idée. Toutefois, on peut légitimement s’interroger sur cette initiative du géant européen Média Participations. Car il y a une désagréable ambiguïté : de nombreux projets mis en ligne seront déjà soutenus par un éditeur (Dargaud, Dupuis). Donc avec une volonté de les publier. Mais l’éditeur fait quand même appel à l’argent des internautes pour mettre en chantier le livre, et verser son avance à l’auteur (entre 10 000 et 25 000 €). En gros, l’éditeur fait sa partie classique du boulot (repérage, travail avec l’auteur, relation avec la chaîne du livre), mais il ne prend plus de risque financier – ce sont les internautes qui le prennent, en « pré-achetant » l’ouvrage…

mmc_bd_planchesSi l’on peut comprendre l’idée pour un petit label qui démarre, on a du mal à avaler le principe quand il s’agit du groupe leader de la BD en Europe. Car, pourquoi appeler à une coédition avec les lecteurs eux-mêmes, si l’éditeur est convaincu par le projet et pourrait le publier seul. Pour faire du buzz et de la promo gratuite (heu, financée essentiellement par l’auteur lui-même) ? Peut-être. Et comment va se sentir l’auteur qui ne réunira pas assez d’argent sur son projet ? Car son livre devrait sortir, vu qu’il a été repéré, mais avec quels moyens de promotion, quel soutien à la sortie ?

Cette initiative est quelque peu bizarre. Et inquiétante pour un marché de la BD tendu, dans lequel les tirages et les vente moyennes baissent, et les avances aux auteurs fondent.

Concrètement, on découvrira MMC BD le 17 octobre, avec déjà 9 projets sur la plateforme. Dont un livre du talentueux Sacha Goerg, une BD scénarisée par Isabelle Bauthian, une autre dessinée par Pierre Loyvet, des gags co-écrits par Jeanne Balibar… D’autres projets compléteront sans doute rapidement ces pionniers, l’objectif affiché étant de sortir 15 albums la première année. À noter que deux parrains de poids s’investissent dans cette opération : Pierre Boisserie, qui cherchera sur MMC BD le dessinateur de son prochain album, et Mathieu Lauffray qui prodiguera ses conseils aux candidats.

 

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