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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | December 8, 2025















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La Ballade des Frères Blood

8 décembre 2025 |
SERIE
La Ballade des Frères Blood
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
COLLECTION
PRIX
25.50 €
DATE DE SORTIE
17/09/2025
EAN
241308939X
Achat :

Brian Azzarello et Eduardo Risso aiment les histoires d’hommes. Ensemble, c’est dans des genres et un imaginaire volontiers virils qu’ils se sont jusqu’ici illustrés, que ce soit avec le thriller au long cours 100 Bullets, ou l’horreur sur fond de Prohibition de Moonshine. Les frères Blood dont il ont choisi de chanter la ballade n’ont néanmoins rien des antihéros à la gâchette facile qui peuplent leur œuvre commune : on parle ici de trois gamins lancés à la recherche de leur mère après son enlèvement par des hors-la-loi.

la-ballade-des-freres-blood_imageDes mômes, pas encore entrés dans l’adolescence pour Simon, le cadet, et Rabbit, le benjamin pleurnichard, ou à peine, pour Daniel, l’aîné, mais déjà marqués par la vie. Un géniteur envolé très vite, une éducation sous le signe des Écritures et de la discipline auprès du pasteur épousé par leur mère, Anna. Et pour enterrer définitivement leur innocence : une nuit de violence. Après un long prologue sous forte influence La Horde Sauvage, une séquence de rapt et de meurtre les laissera seuls, quasi orphelins. Pas encore des hommes, mais déjà plus des enfants, donc.

La suite est une poursuite à armes inégales. Bientôt épaulés par une guerrière comanche compatissante au nom évocateur, Chouette enragée, les trois frangins rejouent La Prisonnière du désert à l’envers. Avant peut-être les retrouvailles, ils croiseront des pionniers suédois pas bavards et des sales types. Plein. Tout le temps. L’Ouest brossé par Azzarello comme dans son précédent western, Loveless, est brutal. Mais il est aussi diablement envoûtant, par la grâce d’une mise en couleurs chatoyante. Eduardo Risso délaisse le style ultra-contrasté aux contours appuyés et aux larges à-plats sombres qui a assis sa réputation de maître du noir, au profit d’une aquarelle plus diffuse. Sans affadir les horreurs dépeintes, cette technique permet à l’Argentin d’alterner quand le récit en a besoin avec des séquences plus solaires, écrasant les plaines et canyons traversés sous des cieux chamarrés. Si Azzarello lorgne du côté de Sam Peckinpah et de John Ford, Risso regarde davantage du côté du western européen, Sergio Leone ou Blueberry. Classique et révisionniste, crépusculaire et spaghetti, franco-belge un peu aussi, leur western à tous les deux prend en tout cas le meilleur de ce que le genre peut offrir pour en tirer un album d’une beauté impitoyable.

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