Ne vous étonnez pas si ce village n’est peuplé que d’enfants, ou presque. En effet, grâce au pouvoir d’un mystérieux cristal, ce hameau reculé au milieu de la forêt semble figé hors du temps : de là, on admire toujours la Lune au même endroit dans le ciel, les marmots ne grandissent pas, et le seul adulte présent, un mage puissant, rappelle que cette apparente malédiction est en réalité une bénédiction. Car quand le cristal est dérobé, c’est toute cette communauté qui est en danger : la forêt va gagner, et le temps faire son oeuvre et grignoter rapidement leurs jours restants… Un groupe de gamins part alors à la recherche de la pierre magique, et découvre le monde funèbre qui les entoure…

Voilà un début de série jeunesse qui réussit à mêler la tradition et la modernité. À savoir, d’une part, la structure d’un conte classique et un environnement graphique jeunesse ne cédant point trop au design d’inspiration manga/anime. Et d’autre part, un rythme trépidant, un clin d’oeil aux super-héros (chaque enfant développe des pouvoirs au contact d’un morceau de cristal) et un ton inquiétant voire carrément morbide, marque d’une fiction bien de son temps. En effet, si l’aventure compte ce qu’il faut d’humour, d’action et de merveilleux, la complexité entrevue de son scénario (ça sent bon le paradoxe temporel, tout ça) et l’irruption de personnages effrayants font de ce premier tome une bande dessinée très accrocheuse, de celles qui font battre le coeur des jeunes lecteurs. Vivement la suite !