Le Mètre des Caraïbes
En cette année 1794, un savant français en mission pour la République est fait prisonnier par des pirates. Car il possède, outre un brevet en vociférations, une précieuse mallette recelant deux étranges objets. Une révolution scientifique, affirme-t-il, qu’il est chargé de partagé avec Thomas Jefferson et l’Amérique naissante : le mètre décimal étalon et une masse nommée kilogramme. Hélas, entre des pirates illettrés et des grenouilles géantes au goût de poulet, seule population de son île-prison, il ne trouve guère d’esprits comprenant l’importance de sa mission…
L’équipe de La Bibliomule de Cordoue, Wilfrid Lupano au scénario et Léonard Chemineau au dessin, se reforme pour une nouvelle comédie historique, moins longue et dense que la précédente, et aussi plus légère. À partir d’une anecdote réelle qui fit que la Nasa, en 1999, confondit les miles et les kilomètres en calculant la trajectoire d’une sonde martienne (catastrophe, cela va sans dire), et en choisissant pour anti-héros un vrai botaniste français coincé sur une île des Caraïbes, ils imaginent la raison pour laquelle les Américains n’ont jamais vraiment adopté le système métrique. Il en ressort une aventure immobile pleine de bons mots et de séquences tordantes, portée par des personnages hauts en couleurs (la bande de pirates est un modèle de confrérie comique) et un décor luxuriant : rien de tel pour un Léonard Chemineau en grande forme, qui se fait plaisir avec les trognes des protagonistes comme avec les décors qui s’épanouissent dans une mise en page variée. Un régal, dans un paysage BD qui manque souvent de bonnes comédies.






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