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Les + du Blog : « SURVIVANT »

21 décembre 2006 |

 

ROBINSON CRUSOE JUNIOR FAIT COMME UN RAT

Vous avez sans doute, comme tout le monde, rêvé ou cauchemardé vous retrouver seul au monde. Au sens littéral. Paul Gillon a utilisé l’idée dans La Survivante 1. Aude, brune spéléologue évidemment gironde, se retrouvait seule dans un monde où tous les humains avaient disparu. Lui restera pour assouvir ses fantasmes, les films, un robot et quelques astronautes. Et ce sera chaud. Plus récemment, Y le dernier homme (critiqué dans BoDoï 103 et crédité de deux étoiles), utilise une variante maligne. Un mal inconnu tue tous les mâles de la planète. Sauf un singe et un ado, Yorick, qui se retrouve face à deux milliards de femmes. La série, pour l’instant, n’est pas chaude du tout 2.
Survivant Takao Saïto (Golgo 13) fait plus classique avec Survivant 3. Après un gigantesque tremblement de terre qui, semble-t-il, a englouti le Japon, un garçon de treize ans se réveille seul sur une île inconnue. Pour survivre, il va devoir jouer les Robinson Crusoé. Classique. Le moindre clou devient alors un trésor, et réussir à coincer des poissons qui scintillent dans un cours d’eau, un défi auprès duquel les travaux d’Hercule sont jeux de cours de récré. Évidemment, quand on est plongé dans ce genre de situation, les bienfaits d’une civilisation sur laquelle on crache facilement en temps normal deviennent rapidement les symboles d’un paradis perdu. Ne jouant pas la facilité, Saïto se plie aux règles des saisons. Le héros doit se constituer des provisions pour l’hiver, et s’abriter avant que n’éclatent les tornades de neige. Problème, il s’est installé sur le territoire d’un vieil ours pas prêteur….
Heureusement, la grande idée de Saïto n’est pas l’affrontement avec cette grosse bête hargneuse -on a du mal à croire en la victoire du môme-, mais le combat du garçon contre les hordes de rats qui s’attaquent à ses maigres provisions. Rien n’y fera, l’intelligence du peuple rampant viendra à bout de tous ses stratagèmes. Ces stratèges à quatre pattes réussiront même à boulotter leur ennemi héréditaire, une chouette chouette qui semblait pourtant l’arme absolue contre leur gloutonnerie. Le héros comprendra alors que la fuite est parfois la seule solution intelligente.
Fable écologique en dix volumes, belle leçon de vie crée en 1976, Survivant évite les pièges habituels de l’écologie bobo cool. Non la nature n’est pas bonne. Elle est, tout simplement. Non, il ne suffit pas de la respecter pour vivre, comme à la Réunion (voir l’interview d’Appollo dans BoDoï 103) de cueillettes en chantant. Comme toutes les créatures vivantes, les hommes doivent se battre -et parfois tuer- pour survivre. Saïto a le courage de l’écrire et de le dessiner. Fort bien.
JPF
1) La survivante, l’intégrale, par Paul Gillon, Albin Michel, épuisé.
2) Y Le dernier homme # 3, par Brian K. Vaughan et Pia Guerra, José Maran JR et Paul Chadwick, Panini, 16 euros.
3) Survivant #1, par Takao Saïto, Kankô/Milan, 380 pages, 6,95 euros.

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