Rita n’est qu’une jeune fille innocente quand son père la confronte à la réalité de leur famille : ils sont des « retrouveurs », des personnes capables d’ouvrir des portes vers des couloirs secrets et des « oubliettes » recelant les objets ou des souvenirs perdus. Or ce sont aussi le territoire de créatures malfaisantes, des croquemitaines qu’il ne fait pas bon rencontrer… Mais Rita et son père sont traqués, et l’ado se retrouve bientôt seule face à un monde dangereux à découvrir et des individus pas toujours bien intentionnés…

L’écrivain Victor Dixen, qui avait fait une première incursion en BD avec le sympathique Les Licorniers, développe ici son univers romanesque d’Agence Perdido, en lui offrant un prequel dessiné. Son concept est fascinant et ses promesses narratives importantes, alors il aurait eu tort de s’en priver. Car dans ces mondes souterrains, qui s’ouvrent sur la surface via des portes cachées à des endroits saugrenus et secrets, il peut s’en passer des choses, et ce premier tome pourtant dense n’en montre qu’une infime partie. Au-delà de cet univers attractif, l’ambiance années 80 est sympathique, même si elle ne parlera sûrement pas aux jeunes lecteurs, et le trait de French Carlomagno (Italien connu notamment pour son travail sur les BD Star Wars) est efficace malgré l’abus d’effets de lumière. La série a donc du potentiel, et c’est aussi pour cela qu’elle déçoit au final, par des rebondissements trop gros, des séquences précipitées, des cadrages paresseux, des cases bâclées et une psychologie de personnages expédiée. Il lui manque un storyboard plus rigoureux, pour être efficace et expressif sans tomber dans la facilité, et une meilleure gestion de l’alternance temps faibles/temps forts. Dommage pour cette ouverture de série, et espérons que désormais lancée, elle pourra offrir des épisodes mieux tenus par la suite.