« Salvator mundi » est le nom d’une peinture représentant le Christ que certains experts attribuent à Léonard de Vinci, notamment grâce à la technique du sfumato que le tableau utilise. Si l’œuvre demeure entourée de mystères et que les interrogations sur son authenticité ne sont pas encore closes, elle est tout de même devenue en 2017 l’œuvre d’art vendue le plus cher de l’histoire (450 millions de dollars), alors qu’elle avait été achetée 12 ans auparavant pour seulement 1 175 dollars.

Antoine Vitkine avait déjà exploré cette affaire au travers d’un documentaire (Salvator Mundi : la stupéfiante affaire du dernier Vinci) et prolonge à présent l’expérience avec cette bande dessinée coécrite avec le journaliste d’investigation Sébastien Borgeaud. Leur récit très documenté dévoile les dessous de cette transaction historique, entre enjeux financiers et influences politiques. L’enquête met en lumière l’univers des ultrariches, où les sommes en jeu et les enjeux diplomatiques semblent primer sur la passion de l’art.

L’histoire de cette œuvre est fascinante non seulement pour la somme astronomique qu’elle a atteinte, mais aussi pour les jeux de spéculations, de pouvoir et de manipulations derrière cette transaction. C’est aussi l’histoire de marchands d’art, de restaurateurs, d’experts et stratèges qui ont œuvré chacun à leur manière pour faire monter le buzz autour du tableau. Pour rendre ce reportage d’autant plus véridique, le dessin d’Éric Liberge est parfait. Mais, là où on s’attendrait à une enquête à suspense ou à rebondissements tonitruants, le livre reste particulièrement plat et descriptif. Ce qui n’est pas forcément un défaut, mais qui ne rend pas l’ensemble aussi captivant qu’escompté.