The Mops
« Si ça marche, on pourrait je sais pas… faire des concerts. » Oriane joue de la basse depuis cinq ans, mais a « un niveau de deux semaines ». Philippe écrit des mélodies et des embryons de texte. Étudiants à Toulouse, ils se rencontrent à la sortie d’un concert, décident de mettre en commun leurs essais musicaux. Du dudu du du du duuu… Brrmm brrm… Biloulilou… Trois accords de guitare, une ligne de basse, du synthé, des paroles hésitantes : ça semble si facile, de monter un groupe ! Marc, élève de piano au conservatoire, plus habitué aux airs classiques qu’aux salles de rock, les rejoint pour assurer les parties de clavier. Accompagné de Bob 2000, la boîte à rythmes, leur groupe The Omp fait ses premiers pas sur les scènes toulousaines… Et vit ses premières déconvenues, avant d’être rejoint par Steph, une batteuse bien humaine, et de changer de nom : The Mops est né !
Daniel Selig, artiste et musicien toulousain, et Otto T., confondateur des éditions FLBLB qui éditent cet ouvrage, évoluent tout deux dans le monde du fanzinat, et rendent ici un bel hommage aux milieux dit « alternatifs ». Les dialogues sont bien écrits, et le traitement réaliste et sans fioritures, quoique non dénué d’humour, rend ce récit prenant. Le trait noir et blanc dynamique d’Otto T., et son utilisation des hachures, des ombres et des aplats pour apporter du relief aux scènes de concert et de répétition nous plongent aisément dans l’ambiance d’une scène rock underground.
Les péripéties et questionnements des protagonistes parleront à tout artiste amateur. The Mops joue habilement avec les codes du biopic musical. Mais c’est bien de tous ces passionnés qui ne connaîtront jamais le succès, mais qui n’en restent pas moins transportés par leur énergie et leur créativité, qu’il est question ici. La joie de créer à plusieurs, de faire collectif, les heureux hasards et les nombreuses galères, le plaisir de la musique live… Quelle est la bonne façon de créer ? Comment se faire connaître ? Le succès est-il souhaitable ? Nous sommes au milieu des années 2000, le streaming n’est pas encore venu bouleverser les industries et habitudes musicales, mais Internet ouvre déjà des possibilités qui intéressent et effraient à la fois nos protagonistes…. The Mops soulève des questions passionnantes sur les parcours artistiques, et n’oublie pas de pointer le sexisme rampant du milieu dans certaines des scènes les plus réussies de cette lecture enthousiasmante.
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Bonjour Mathilde, ça nous fait très plaisir que vous ayez apprécié le livre.
Juste : c’est bien moi (Otto T.) qui ait dessiné les pages, et Danil Selig qui a écrit.
Merci de corriger si possible.
Bien à vous






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