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Toutes les morts de Laila Starr

6 mai 2022 |
SERIE
Toutes les morts de Laila Starr
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
COLLECTION
PRIX
19 €
DATE DE SORTIE
06/05/2022
EAN
B09SXPNDHB
Achat :

toutes-les-morts-de-laila-starr_imagenLook de cadre dynamique typique que ne distinguent que ses 6 bras et sa peau bleue, Laila Starr est plutôt douée dans son job. Déesse de la mort, elle accompagne les humains jusqu’à l’au-delà avec un professionnalisme sans faille. Seul hic, sur Terre, quelqu’un est sur le point de découvrir le secret de l’immortalité. Du jour au lendemain, Laila se retrouve licenciée et dépouillée de son statut divin. Avant de redevenir simple mortelle, elle demande une faveur : connaître l’identité de celui à qui elle doit tous ses malheurs, un certain Darius Shah, qui vient tout juste de naître dans une maternité de Mumbai.

Amusant postulat de départ traité sur le ton de la satire entrepreneuriale, qui aurait tout à fait pu déboucher sur une comédie mordante, dans la lignée de De bons présages, le roman de Terry Pratchett et Neil Gaiman sur un démon et un ange pactisant pour détourner un enfant de son destin d’Antéchrist. Et pourtant, rien à voir. Si l’on sourit régulièrement à la lecture de Laila Starr, l’ouvrage bifurque sitôt son prologue avalé vers la fable philosophique aux accents beaucoup plus existentialistes. Découpée en cinq chapitres qui sont autant de moments de la vie de Darius, cette parabole joliment écrite par Ram V (Blue in Green) et portée par l’époustouflante mise en images du Portugais Felipe Andrade offre de superbes moments de méditation.

Comme son titre le laisse entendre, Laila, une fois dépouillée de son statut de déesse, devient une humaine particulièrement mortelle. Chaque chapitre la voit trépasser accidentellement. Heureusement, il y a Pranah, son ex-homologue et ex tout court, dieu de la vie très coulant avec elle, qui lui accorde à chaque fois une nouvelle chance. Entre-temps, elle se débrouille pour croiser à chaque fois le chemin de Darius à différents âges et s’éveiller à son contact aux vertus, paradoxalement insoupçonnées pour une ancienne déesse de la mort, du temps à vivre et de sa finitude. Idée particulièrement bien rendue dans une séquence racontée du point de vue d’une cigarette en train de se consumer.

Mais les audaces narratives de l’album pèsent peu par rapport aux envolées visuelles que signe Andrade. Ses couleurs ont ici la vibrance des souvenirs indélébiles que va se forger Laila au contact des hommes. Laïla n’aura en minutes cumulées et entre deux décès, passé qu’un bref laps de temps sur Terre mais l’intensité de ces moments nous est pleinement restituée par les bleus, les jaunes et les rouges incandescents qui auront imprimé sa pupille et la nôtre. Un enchantement.

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