Alors qu’un marginal des environs compte les jours avant le 15 août – date, selon lui, de la fin du monde –, la jeune Lisa a des journées bien remplies : elle file un coup de main à sa mère au bar du camping, elle s’entraîne assidûment dans son club de karaté, et elle glande pas mal avec sa copine Rima, d’origine indienne, handicapée et mal dans sa peau. Tout allait pas trop mal, jusqu’à ce qu’Aless, l’ami d’enfance d’Elisa, revienne au village pour l’été. Leurs retrouvailles vont faire bondir leur petit coeur d’enfants devenus ados, et des traumatismes du passé vont resurgir.

Si la structure scénaristique, avec préservation du secret de famille jusqu’à la toute fin, est un peu alambiquée, déjà vue et pénible à la longue, ce one-shot réussit à intéresser par la jolie ambiance qui s’y épanouit. Entre langueur estivale, angoisse de l’avenir, et souvenirs confus d’événements passés, l’été de Lisa et des autres a quelque chose d’étrange : on le retrouve dans un découpage qui prend le temps, sans bousculer les événements, et dans une mise en couleurs assez neutre, façon soleil voilé – on ne sait pas s’il fait beau ou s’il va pleuvoir, on ne sait pas si les personnages vont rire ou pleurer. Le trait de Sualzo, épais et raide par moments, n’est pas désagréable et demeure lisible, mais manque un peu de personnalité.

Au final, 21 jours avant la fin du monde se révèle parfaitement calibré pour les pré-ados et jeunes ados, qui trouveront ici un concentré d’émotions qui les toucheront, dans un écrin très sage – narrativement et graphiquement – au service d’une jolie histoire simple et pleine de sentiments.