Après Salvation, Reborn, Origins… revoilà Bloodshot en héros d’une série régulière inédite publiée en 2019 aux États-Unis. La sortie d’un film à la gloire du personnage sorti en mars dernier directement en vidéo n’est bien sûr absolument pas fortuite à ce retour aux affaires.

Nouvelle série oblige, c’est un Bloodshot sans réelle attache que l’on retrouve : le super-soldat au corps truffé de nanites, des mini-robots qui le rendent invincible, a laissé derrière lui son passé d’assassin au service du sinistre Project Rising Spirit. Le guerrier blanc au poitrail frappé d’un disque rouge exerce désormais à son compte. Mais n’a pas déposé les armes, au contraire. Sous le crayon de Bret Booth, Bloodshot arbore un arsenal digne du Punisher et la carrure physique d’un Hulk, deux personnages dont il reprend toutes les poses iconiques et la tendance à mettre la première baffe plutôt qu’à palabrer. Ce Bloodshot s’adresse aux poètes : ça canarde, ça défouraille, ça dézingue, sans réel temps mort. On n’a pas compté les détonations mais il y en a plus que de lignes de dialogue dans la centaine de pages que compte cette aventure, c’est certain.

À ce jeu-là, on ne peut pas dire que Tim Seeley à l’écriture ait beaucoup l’occasion de briller à la différence de son compère Booth, dont le style ultra-musclé affiné aux côtés de Jim Lee sur Wildstorm fait merveille. Le run Reborn scénarisé par Jeff Lemire, qui s’attachait à creuser un peu la psychologie du personnage-titre, semble loin. Et son incarnation ciné sous les traits du subtil Vin Diesel plus au diapason de cette nouvelle série, vous l’aurez compris, à réserver aux fans de films d’action direct-to-video.