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11 Comments

Elle s’appelait Tomoji

24 février 2015 |
ALBUM
Elle s'appelait Tomoji
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
17 €
DATE DE SORTIE
21/01/2015
EAN
2369811315
Achat :

Dans le Japon rural de l’ère Taisho (1912–1926), les jours s’écoulent au rythme d’une vie simple et sereine. La jeune Tomoji, humble et travailleuse, forge progressivement sa personnalité au contact des joies et des peines de la vie. Devenue adulte, le destin la conduira au plus beau des éveils : l’amour.

elle-sappelait-tomoji-casesTravail de commande réalisé en 2014, Elle s’appelait Tomoji est né d’une requête d’un temple bouddhiste que fréquente le couple Taniguchi, consistant à valoriser le lieu ainsi que sa fondatrice, Tomoji Uchida. Les planches ont donc été pré-publiées dans le bulletin du temple, à destination des habitués. Ceci explique le manque que nous, lecteurs occidentaux, pouvons ressentir, ayant du mal à rattacher le personnage de Tomoji au lieu de culte en question – l’histoire s’arrête bien avant sa fondation et ne contient aucune référence à la spiritualité. Malgré cela, le récit de vie peut se prendre pour lui-même, en tant que portrait intimiste d’une jeune japonaise au début du XXe siècle. Il faudra toutefois s’infliger une vision bien-pensante et aseptisée du monde, où les personnages sont presque tous lisses, vertueux, et où les événements malheureux (et clichés) sont digérés en quelques pages. Ainsi qu’un récit au rythme plat, à l’intrigue mince, au sein duquel l’auteur se sent obligé de commenter l’évidence, usant de récitatifs aussi lourds que ringards. Bien que la peinture d’époque soit charmante, l’émotion a du mal à passer dans ces conditions… Ne laissons pas la caution « zen » ou l’harmonie du graphisme – fin, tendre, le style Taniguchi connait son apogée – servir d’éternels boucliers. Il faut se rendre à l’évidence : on s’ennuie. Les inconditionnels du mangaka pourraient toutefois y trouver leur compte, mais aux nouveaux venus, nous conseillerons L’Homme qui marche, récemment réédité et plus subtil.

© Jiro Taniguchi / Miwako Ogihara, 2014.

elle-sappelait-tomoji-planche

Commentaires

  1. Jojo

    « l’histoire s’arrête bien avant sa fondation et ne contient aucune référence à la spiritualité. »

    Au contraire, la spiritualité est dans tous les détails de l’ouvrage. Mais comme vous êtes passé à côté avec votre vision toute occidentale, vous n’avez pas compris.
    L’intérêt de cet album est justement de décrire des moments simples du quotidien d’une japonaise rurale du début du XXème siècle. Un monde très loin du nôtre, où tout compte, jusqu’au moindre grain de riz. Et c’est justement à l’intérieur de ces « grains de riz » que se cache la spiritualité.
    C’est toujours pareil, les critiques reprochent aux livres qu’ils ne comprennent pas de ne pas être les livres qu’ils voudraient avoir lus. Et comme ils se croient capables de faire autorité en matière de bon goût, ils se permettent de distribuer des notes comme des professeurs qu’ils ne sont pas.

  2. Frederico Anzalone

    Chère Jojo, j’ai l’impression que vous reproduisez justement ce que vous me reprochez, en prétendant détenir la vérité (à savoir que je n’ai pas compris le livre).

    Doit-on ajouter « je trouve que » au début de chaque phrase pour que certains lecteurs comprennent qu’une critique est la proposition d’un point de vue argumenté et non pas d’une vérité absolue ? C’est en tout cas ma manière de concevoir la critique. Notre rôle est d’émettre un avis éclairé, à la lumière de nos outils critiques et de notre expérience (à cela, s’ajoute notre sensibilité personnelle). Nous ne sommes pas en train de vous prêter mauvais goût, lorsque vous lisez l’un de nos textes qui propose un autre point de vue que le vôtre. Quant à la note, il s’agit d’une convention que, très souvent, les lecteurs demandent eux-mêmes.
    Ce texte explique pourquoi je considère que ce livre est moins intéressant que d’autres Taniguchi appartenant au même registre (ces titres « des moments simples du quotidien », « où tout compte, jusqu’au moindre grain de riz »). Si vous avez ressenti de la spiritualité dans cette BD et qu’elle a vous plu, j’en suis ravi pour vous, plutôt que de vous jeter les pierres du mauvais goût.

  3. Jojo

    Je n’ai pas dit que vous avez mauvais goût mais que vous vous croyez capable d’autorité en matière de bon goût. Nuance. Vous vous basez sur votre expérience, vos connaissances et votre sensibilité. Point de vue inévitablement subjectif et relatif qui n’engage que vous.
    Alors à quoi servez-vous ?
    À rien. Faire parler.

    Il est question d’un ouvrage de commande. Ce qui explique peut-être qu’il soit différent d’autres ouvrages de Taniguchi. À quoi bon comparer une pomme avec une orange ?
    Qu’a voulu faire l’auteur ? Éviter le biopic convenu. Se concentrer sur ce qui fera la destinée d’un personnage. Pour ça, il faut le prendre à sa source, tenter de comprendre son parcours, ce qui l’a constitué. Pas évident à rendre. Taniguchi s’est expliqué sur les difficultés qu’il a rencontré en élaborant son ouvrage. Et il le fait avec minimalisme. C’est dans ce minimalisme que le lecteur peut s’interroger. Pas d’extravagance. Juste une description d’un quotidien plein d’humilité. C’est bouddhiste. Contemplatif, plein d’abnégation. Loin de la plupart d’entre nous (occidentaux).

    Quand vous dites « une vision bien-pensante ». Vous parlez en lecteur occidental. Vous oubliez immédiatement qu’il s’agit d’une commande et de la religion de l’auteur.
    Quand vous dites « on s’ennuie ». Vous parlez pour vous. Je ne me suis pas ennuyée un seul instant. Dites « je », « on » n’est jamais vous.

    La difficulté avec ce livre : pour des occidentaux, comment l’aborder ?
    Vous ne répondez pas à cette question, vous vous contentez de « juger » avec votre regard éclairé de consommateur bédéphile occidental.

    Les critiques sont autant critiquables que les livres qu’ils critiquent.
    La meilleure manière de critiquer en Art est de produire des œuvres.
    Faites des œuvres. Une critique peut être une œuvre. De grands écrivains l’ont démontré.

    Pour ce qui est des notes, aucun lecteur ne vous y oblige. C’est uniquement votre choix. Des étoiles collés sur un article, n’est peut-être pas le meilleur moyen d’inviter un lecteur à vous lire, non ?
    Et enfin, si vous n’acceptez pas d’être critiqué, votre point de vue restera toujours limité ou faiblement éclairé.

  4. Benjamin Roure

    Jojo, devant tant de mauvaise foi et de refus de comprendre ce que Frederico vous a clairement et gentiment expliqué (la critique est le point de vue d’une personne, à un moment donné, en fonction de ses connaissances et expériences – part objective – et de sa sensibilité – part subjective), je me suis demandé si je n’allais pas fermer les commentaires. On verra. En attendant, nous vous rassurons, nous sommes tout à fait ouverts aux critiques de nos critiques, fussent-elles argumentées. Ce qui n’est pas le cas de votre commentaire.
    Si nous ne servons à rien, alors je vous invite à ne pas revenir sur BoDoï, vous y perdez visiblement votre temps, et nous aussi.
    Merci.

  5. Bob

    Ca serait dommage de fermer les commentaires.

    Au milieu de la mauvaise foi évidente du genre « Les critiques sont autant critiquables que les livres qu’ils critiquent. »

    il y a quand même des points intéressants et argumentés dans les remarques de Jojo comme le paragraphe : « Qu’a voulu faire l’auteur ? (…) Juste une description d’un quotidien plein d’humilité. C’est bouddhiste. Contemplatif, plein d’abnégation. Loin de la plupart d’entre nous (occidentaux). »

  6. Jojo

    Ne pas revenir sur votre site ne vous rendra pas plus utile.
    Messieurs, fermez les commentaires et abstenez-vous de critiquer si vous n’acceptez d’être critiqués !
    Avec l’ère du net ( et son agora moderne qu’est le droit au commentaire), une critique n’a pas plus d’importance qu’un commentaire.
    Fermez les commentaires, vos « points de vue » auront plus d’impact !
    Mon argument est simple : Frederico Anzalone a un regard occidental sur une œuvre bouddhiste. Inévitablement, il passe à côté. Si vous n’avez pas d’argument à opposer à ça, alors votre critique n’a guère d’intérêt.

  7. Benjamin Roure

    Bon, alors je ne ferme pas ! Car si on accepte d’être critiqué, on a aussi le droit de répondre et de discuter, n’est-ce pas ?!
    Faut-il être asiatique pour parler d’une oeuvre qui parle de bouddhisme? Là est la question. Et j’ai ma conviction, vous la vôtre.
    Attention, en revanche, je préviens, si la discussion vire sur des thèmes religieux, je fermerai les commentaires.
    merci.

  8. Jojo

    Je ne suis pas bouddhiste. Quand j’ai un livre sous les yeux, j’essaie juste de comprendre ce que l’auteur a voulu dire et faire. Aucun livre n’est parfait et chaque lecteur à son regard critique. C’est pour ça que toute critique est critiquable et que tout livre est aussi une réponse à une critique.

    Tomoji n’est pas facile d’accès, moins que « L’homme qui marche ». Mais c’est justement ce qui fait son intérêt.
    Avec cette œuvre, on est loin d’un manga pouvant correspondre aisément à « notre goût » européen. Tomoji est plus exotique.
    Pourquoi? Parce qu’il est franchement question d’une autre culture et qui dit culture sous-entend inévitablement religion. Pour quelqu’un qui ne connaît pas le bouddhisme, ce livre peut être intéressant. Cela ne veut pas dire qu’il vous rendra bouddhiste. Simplement, on goûte à une autre vision du monde. En suivant Tomoji sans a priori, on peut percevoir ce qui sépare la pensée occidentale de la pensée extrême orientale.
    Par exemple, la mort arrive et est digérée en quelques pages. Ce que semble ne pas comprendre votre critique. Mais oui, la mort est rapidement digérée parce que la vie continue et qu’il faut l’accepter. C’est bouddhiste. En Europe, on a du mal avec ça. Pourtant, il y a eu les stoïciens, Sénèque… Mais ce n’est pas notre rapport au monde, au matériel, au vivant…

    Si la critique a un sens, c’est bien d’engager la discussion, n’est-ce-pas ?

  9. Frederico Anzalone

    Jojo, je suis et resterai parfaitement ouvert à la critique – mais je ne répondrai pas à tout ce qui relève de la mauvaise foi ou qui répond à des propos que je n’ai pas écrits.

    Quand je dis qu’il nous manque quelque chose, en tant que lecteurs occidentaux, c’est que nous avons reçu le livre en dehors de son contexte : les fidèles du temple connaissent la fondatrice des lieux. C’est une figure historique. Ils disposent d’éléments que nous n’avons pas. Quand je dis qu’il n’y a aucune référence à la spiritualité, je parle de références explicites, factuelles. Le raccourci serait alors d’associer les différents événements de la jeunesse de Tomoji Uchida au développement de sa spiritualité et donc, indirectement, à la fondation de son futur temple. Je ne pense pas cela suffisant. Pour le public cible, peut-être que oui ; pour nous, moins.

    Ce que vous relevez par rapport au bouddhisme est intéressant. Que le livre soit porteur d’un esprit bouddhiste, d’humilité, d’abnégation, de contemplation, de minimalisme, d’accord, je vous rejoins. Mais ça ne le rend pas automatiquement intouchable. Cela ne m’enlève pas le droit de trouver la représentation des personnages profondément idéalisée (dans le mauvais sens). Ni de critiquer le rythme du récit, un enchainement mécanique et monotone de bonnes et de mauvaises nouvelles, toutes rapidement expédiées, et quand je dis expédiées je parle là davantage du déroulement du récit que de la réception des événements par les personnages. Réception que, oui, je trouve trop rapide, mais c’est la conséquence directe du rythme du récit.

    En somme, ce que nous présente Taniguchi dans ce livre me parait être une vision lacunaire et idéalisée du monde. Pour moi, « Elle s’appelait Tomoji » est plutôt un livre de Taniguchi – qui si je me souviens bien n’est pas plus bouddhiste que vous et moi et fréquente le temple de manière occasionnelle – qu’un livre bouddhiste. Je ne crois pas le bouddhisme aussi simpliste (en plus d’être divisé en de nombreux courants), pour m’être intéressé à la question et, par exemple, lu pas mal d’autres oeuvres japonaises qui baignent dedans, ou même avoir été au contact de moines dans des temples bouddhistes au Japon. Ce n’est pas qu’un stoïcisme asiatique où tout le monde est beau et gentil.

    Si je trouve « L’Homme qui marche » plus subtil, c’est qu’il ne souligne pas quinze fois les vertus de la vie simple et ne présente pas avec de gros sabots une ribambelle d’événements mélodramatiques (ici, les différentes morts successives, à coups de pleurs hyperboliques).

    Bonne journée.

  10. Jojo

    Dans l’entretien qui accompagne l’ouvrage, Taniguchi dit qu’il n’est « pas pratiquant régulier », ce qui ne veut pas dire qu’il « n’est pas plus bouddhiste que vous et moi ».
    Un ouvrage qui parle de bouddhisme n’est pas un ouvrage bouddhiste comme un livre sur la Bible ou le Coran n’est ni la Bible, ni le Coran.
    « un stoïcisme asiatique où tout le monde est beau et gentil » : cela n’engage que vous.
    Etc.
    Vous êtes totalement approximatif… mais de mauvaise foi, bien sûr que non !
    L’intérêt de votre dernier commentaire est d’un peu mieux « éclairer » votre article. C’est bien ! Merci !

  11. Christophe

    « une vision bien-pensante et aseptisée du monde »

    Le monde se divise donc en deux catégories : les idiots bien-pensants qui ont aimé la poésie de cet ouvrage, et les-courageux-rebelles-prenant-des-risques-inconsidérés-pour-combattre-la-vision-unique-et-le-politiquement-correct-imposés-par-le-méchant-auteur.

    Je comprend tout à fait que vous vous soyez ennuyé et que vous n’ayez pas aimé cette BD, mais pourriez vous s’il vous plaît ne pas vous montrer méprisant (car oui, « bien pensant » et « aseptisé » sont des termes méprisants) envers ceux qui ont un autre avis?

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