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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | November 17, 2025















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Mendax

29 octobre 2025 |
SERIE
Mendax
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
20 €
DATE DE SORTIE
17/10/2025
EAN
2390041531
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Bien souvent, quand le ciel est gris et que le mois d’octobre poursuit sa course folle vers l’extinction de la joie sur Terre, nous nous demandons quel sens a notre existence. À cette question, Zad Kokar, par la voix de son personnage principal nous répond : « Nous ne sommes que des échos qui résonnent dans le néant de l’éternité. » Ah, ça, on est bien peu de choses. Pourtant, contre toute attente, nous nous démenons, nous faisons fi de l’irrationalité de notre existence et maintenons la possibilité d’être étonnants. Ainsi, le Strasbourgeois a sorti Mendax, bande dessinée de science-fiction centrée sur la figure d’un jeu vidéo maléfique. Une histoire gratuite mais ô combien précieuse.

Dès sa couverture ornée de paillettes dorées et arborant en son centre une borne d’arcade, l’inconnu mendax_image2s’ouvre. Il faut dire que c’est plutôt rare (euphémisme) que cette stèle vidéoludique, pourtant doudou pour une grande part de la population, devient le centre d’une bande dessinée. L’auteur nous enferme ici sur une planète n’accueillant qu’un centre de jeux vidéo où les bornes sont douées d’intelligence artificielle. Parmi elles, les plus âgées n’attirent plus grand monde : à la fois trop dures et pas assez évoluées, elles ont en plus le mauvais goût d’être soumises à l’obsolescence programmée. Avant leur mort, ce serait quand même pas mal que quelqu’un finisse la partie qu’elles proposent. Le tournoi organisé sur elles avant leur mise hors-service sera le lieu d’une lutte entre le bien et le mal, le plaisir et la compétition, l’intelligence organique et leurs subversions numériques. Intrigue simple, délire complexe.

Avec un dessin oscillant entre le classicisme et le lâcher prise et une histoire qui suit les chemins balisés du grand méchant et de la résistance, tout en les envoyant dans un univers improbable, Zad Kokar crée du neuf avec du vieux. Il nous livre, avec Mendax, un récit linéaire, certes, mais duquel sortent mille bretelles vers un imaginaire fantaisiste, piochant dans la science-fiction de papa autant que dans des considérations extrêmement actuelles. Les pas à l’intérieur de cette histoire se font ainsi sur un fil, entre le à-quoi-bon et le dis-m’en-plus. Attiré d’un côté ou de l’autre, le lecteur se doit de faire son propre choix devant un objet littéraire non-identifié. En un mot, il est libre. Alors on se rappelle de l’importance de la bande dessinée indépendante : livrer des récits sans bordures, qui rebattent les catégories du bon goût et font s’étendre, sans en avoir l’air, le domaine du 9e art.

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