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Riccardo Burchielli, entre New York et Florence

7 janvier 2013 |

dmz_introPassionnante série de type « et si… » dans laquelle le scénariste Brian Wood imagine Manhattan transformé en théâtre de guerre civile, DMZ s’est achevée en février 2012 avec la parution aux États-Unis de son n° 72. Son dessinateur attitré et cocréateur, l’Italien Riccardo Burchielli, participait en octobre dernier à la Paris Comics Expo, à l’invitation de son éditeur français Urban Comics. Entretien avec un auteur installé à Florence, qui continue plus que jamais à regarder par delà l’Atlantique.

dmz_villeComment vous êtes-vous retrouvé à travailler sur DMZ ?
À l’époque, je tenais un blog sur lequel j’avais posté quelques pages d’un comics indépendant que j’avais réalisé en Italie. Une histoire de guerre. En 2003, Will Dennis de Vertigo était de passage en Italie pour une convention de comics, il a vu mon travail et m’a écrit pour me proposer de travailler avec lui. Il a montré mes planches sur la guerre à Brian, qui m’a en retour dévoilé les grandes lignes de DMZ. Je me suis tout de suite mis au boulot et, en une journée, j’avais dessiné deux pages montrant un New York dévasté par les combats. Une paire d’heures après avoir envoyé ces pages, j’étais embauché.

Dessiner New York pour Brian Wood, un pur New-yorkais, qui plus est lui-même dessinateur, doit mettre une certaine pression…
Notre collaboration s’est idéalement passée. Au départ, il dessinait lui-même une ou deux pages par numéro. Et il a réalisé beaucoup de couvertures. Puis à cause de la surcharge de travail, il a dû arrêter. Avec moi, il a toujours été très cool et m’a laissé une complète liberté. Pour votre information, sachez qu’en fait, il vient du Vermont ! Mais c’est un dingue de New York. Il connaît la ville parfaitement. DMZ est vraiment sa lettre d’amour à New York. J’en suis moi-même tombé amoureux en lisant ses scénarios. J’ai adoré les thèmes abordés, le côté dystopique de l’histoire, le message véhiculé, mais j’ai surtout été touché par le décor et le ton, uniques.

dmz_couvÉtiez-vous familier de cette ville ?
Quand j’ai commencé à travailler sur DMZ, je n’avais jamais mis les pieds à New York. Je me suis évidemment abondamment documenté. Et puis, au bout d’un an et demi à dessiner la série, je me suis enfin rendu sur place. Et là, ce fut un choc ! Pour ce qui est des bâtiments, de l’architecture, en fait tout ce qui était figé, je ne m’en étais pas trop mal tiré dans les pages de DMZ. Mais une fois immergé au cœur de la ville, au milieu des passants, je me suis dit que tout ce que j’avais fait craignait vraiment! Les dimensions de la ville, son immensité, l’impression de puissance et l’énergie qui s’en dégagent, sont impossibles à mesurer avant d’avoir été soi-même sur place. J’y ai depuis séjourné plus de temps.

Travailler pour un éditeur américain, en quoi est-ce différent de ce que vous avez pu connaître avec les éditeurs italiens ?
La différence n’est pas tant entre éditeurs italiens et américains qu’entre éditeurs, tout simplement. J’ai adoré travailler avec les gens de Vertigo. J’ai remis ça avec la même équipe sur un numéro de Northlanders, une autre série écrite par Brian Wood. À cette époque, j’avais besoin d’un break sur DMZ pour me ressourcer un peu et l’ajustement a été très facile. Puis l’an dernier, j’ai dépanné Vertigo en urgence sur American Vampire et j’ai aussi fait du Batman pour la division digitale de DC. J’ai même fait un des numéros 0 du New 52, Dial H for Hero avec le romancier China Miéville. C’est un titre supervisé par Karen Berger, la boss de Vertigo, donc je n’étais pas perdu. Mais j’ai aussi travaillé pour une série italienne, Dylan Dog.

dmz_presse

dmz_islandComment expliquez-vous cet intérêt du marché US pour les dessinateurs italiens ces dernières années ?
Difficile à dire. Dans les années 90, il n’y en avait que pour les Anglais. C’est notre tour. J’imagine que cela a à voir avec le fait que nous ne sommes pas mauvais!

Il ne vous manque pas un peu, Matty, le héros de DMZ ?
Oui, c’est sûr. J’ai passé six ans à ne penser qu’à DMZ, du matin au soir. Avec Matty, c’est comme d’avoir rompu avec un petit ami. J’ai eu deux semaines difficiles après la fin de DMZ. Mais, c’est bon, je m’en suis remis. Quasiment.

Propos recueillis par Guillaume Regourd

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DMZ
Série créée par Brian Wood et Riccardo Burchielli.
Urban Comics, T12 le janvier 2013, 15 €.

Images © Burchielli/Vertigo – DC Comics/Urban Comics

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