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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | October 10, 2024















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Sous les bouclettes

29 mai 2018 |
SERIE
Sous les bouclettes
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
COLLECTION
PRIX
18.95 €
DATE DE SORTIE
11/04/2018
EAN
2413000135
Achat :

sous_les_bouclettes_image1Mélaka raconte ici la maladie de sa mère, l’auteure Gudule, dont elle était très proche. Comment cette femme au franc-parler rare, ex-femme du dessinateur Carali et compagne de route de la bande des débuts de Charlie Hebdo, a affronté une tenace tumeur au cerveau. Une saloperie qu’elle a baptisée Guillaume – parce que c’est un gliome – qui a d’abord perturbé le fonctionnement d’une main, puis d’une jambe, avant d’entraîner une immobilité forcée et un progressif dépérissement. Vers l’inéluctable. Mélaka mêle à ses pages d’autobiographie sans fard, des saynètes écrites par sa mère, des anecdotes sur sa jeunesse ou sur sa maladie. L’ensemble est sobre et bouleversant, un témoignage d’amour d’une fille à sa mère, autant qu’un journal de bord cathartique.

Les séquences sont courtes, le texte est simple et direct, parfois drôle, souvent touchant. Le dessin – habillé de bleu pour les passages contés par la fille, de sépia pour ceux écrits par la mère – est souple, lisible et accessible. Et participe au côté non larmoyant de ce long livre d’une sincérité désarmante. Au fil de ces plus de 250 pages, Mélaka rend un bel hommage à sa maman disparue : elle évoque sa carrière, mais surtout sa vie personnelle, ponctuée par de belles histoires d’amour. Elle parle aussi – et les lecteurs qui ont été touchés par la maladie d’un proche s’y reconnaîtront – de ce combat terriblement inégal contre le cancer, d’un corps qui ne répond plus, gonfle, puis s’assèche, change de couleur et d’odeur. Se meurt. Que faire quand on voit sa mère s’éteindre ainsi, à petit feu ? Perdre la faculté de dire sa douleur et sa peur ? Mélaka n’élude rien, ni ses propres angoisses, ni sa culpabilité à souffler un peu en n’allant pas voir sa mère quotidiennement comme d’habitude, ni son obsession finale que la mort délivre enfin sa Gudule. Ainsi, elle propose un livre universel en même temps que le plus beau des cadeaux à celle qui fut sa maman et sa meilleure amie. Déchirant.

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