Profitant de la sortie d’un nouveau run inédit de Bloodshot, lui-même calé dans la roue du film, Bliss réédite le récit complet The Valiant paru en 2014. L’occasion de redécouvrir la mini-série par laquelle tout a (re)commencé pour cet éditeur, qui souhaitait à l’époque relancer son univers partagé et confia aux auteurs stars Jeff Lemire (Black Hammer, Sweet Tooth) et Matt Kindt (Mind MGMT) la lourde tâche d’en poser les bases, en présentant la plupart de ses figures emblématiques.

Dans les premières pages, on découvre le combat millénaire de Gilad, le Guerrier Éternel, pour protéger chaque réincarnation d’une lignée de super-prêtres censés veiller sur la Terre, les géomanciens. Au fil des siècles, Gilad a souvent failli à sa mission, un démon protéiforme, l’Ennemi immortel, ayant l’habitude d’assassiner ces élus. Mais de nos jours, pour sauver la dernière géomancienne en date prénommée Kay, Gilad peut enfin s’appuyer sur une légion de compagnons d’armes réunis sous la bannière d’Unity (le S.H.I.E.L.D. de chez Valiant)…

L’affrontement du Bien contre le Mal, incarné d’un côté par une super-équipe de justiciers et, de l’autre, par une entité immonde capable d’incarner vos pires peurs, avec au centre du terrain, une innocente… Voilà tout ce que propose The Valiant, rien de plus, et c’est déjà très bien. Le cocktail d’action/horreur/aventure est soigneusement dosé, appuyé sur un casting impeccable (excellent méchant, saupoudrage subtil des héros-maison que sont Ninjak ou X-O Manowar et utilisation plus prononcée et habile du super-soldat invincible Bloodshot) et des dialogues pas dénués d’esprit. Lemire et Kindt tirent le maximum du coffre à jouets que leur a laissé explorer Valiant et peuvent compter sur le boulot impeccable de Paolo Rivera (dessinateur du Daredevil de Mark Waid entre autres). À l’arrivée, The Valiant s’apprécie autant comme introduction digeste à une cosmogonie super-héroïque complète que comme récit bouclé se suffisant à lui-même.