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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | April 25, 2024















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Thérapie de groupe #1

20 janvier 2020 |
SERIE
Thérapie de groupe
ALBUM
L'Étoile qui danse - 1
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
14.99 €
DATE DE SORTIE
10/01/2020
EAN
2205084046
Achat :

Affronter le temps qui passe, se remettre en question chaque jour, voir grandir ses enfants et ne pas les comprendre, c’est difficile pour tout un chacun. Tenter de s’améliorer en temps qu’homme et en tant que professionnel, voilà un grand défi. Et quand, en plus, on est un artiste, un auteur de bandes dessinées à succès, que tout le monde attend votre nouvel album avec impatience, la pression peut être insupportable. Surtout quand on est bipolaire, avec des pics de créativité folle et de vastes gouffres dépressifs, qui s’enchaînent dans le même vertige d’euphorie et de trouille que dans une montagne russe ou en avalant une pharmacie complète un soir de délire. Bienvenue chez Manu Larcenet, enfin son alter ego de papier. Dont il est délicat de savoir à quel point ils sont différents…

therapie-de-groupe_image1Après les années Blast et la sombre adaptation du Rapport de Brodeck, Manu Larcenet était revenu à l’autofiction légère l’an dernier, en compagnie de Jean-Yves Ferri, pour un nouveau Retour à la terre. Il s’offre une nouvelle cure d’autofiction, en solo cette fois, et bien plus périlleuse. Car il se portraiture en « artiste fini », cherchant en vain « l’idée du siècle » pour relancer une carrière en déclin. Alors, bien sûr, la carrière de Manu Larcenet n’est absolument pas déclinante et son talent – graphique comme narratif – ne semble pas s’étioler année après année, bien au contraire. Mais ses problèmes psychologiques ne sont un secret pour personne et la manière dont il se met en scène face à eux – bouffées délirantes, automutilation, incapacité sociale, toxicomanie – est désarmante. Car terrifiante et hilarante à la fois. On le voit se confronter à De Vinci ou Cézanne pour avoir des tuyaux, imaginer une saga dystopique où les joyeux drilles auraient déporté tous les dépressifs, produire des gags faussement provoc’ à la manière d’un énième ersatz de Bastien Vivès, se prendre des shoots de médocs et partir dans des voyages initiatiques aussi psychédéliques que dérisoires… L’autodérision (jusqu’à l’autoflagellation) est ici le moteur narratif, et Manu Larcenet y va à fond dans ce système, produisant des planches inventives et léchées (dans les découpages, les couleurs, l’usage de matière et de motifs). C’est courageux et réussi, comme une synthèse un peu excitée de son oeuvre, entre humour crado et désespoir palpable. On se demande toutefois si ce principe sera digeste au-delà de ce premier tome, plutôt éreintant… Quoi qu’il en soit, Manu Larcenet impose une nouvelle fois son style et son ton, douloureusement drôle.

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