Azusa Tsukumo est une toute jeune prof de chimie au lycée, cliché de l’intello timide et discrète : cachée derrière de grosses lunettes, une coupe de cheveux vieillotte et des vêtements anonymes, elle enseigne et vit sans passion. Elle aurait tant voulu mener une carrière dans la recherche, mais son manque de pugnacité l’a desservie. Pourtant, de la ténacité, de la morgue voire d’une vraie dose d’inconscience, elle va en faire preuve pour sauver sa petite soeur : hôtesse dans un bar, elle l’appelle un jour pour lui demander de l’aide, avant de disparaître… Azusa se rend à Tokyo et démarre son enquête au sein de la pègre, en se servant de ce qu’elle maîtrise le mieux : la chimie et l’art de concocter des bombes artisanales !

Quelque part entre Breaking Bad et Tokyo Vice, cette nouvelle série se pose comme un polar sombre et violent, dont l’éclaircie provient du duo de héros, qui vont collaborer malgré des objectifs différents : la prof frustrée va devenir le pire cauchemar des clans de yakuzas afin de retrouver sa soeur, et un gangster ambitieux va y voir l’opportunité de gravir rapidement les échelons afin d’accomplir une vengeance personnelle. Ne sacrifiant que rarement aux blagues potaches et quasi jamais au fan service coquin, et même s’il injecte des personnages « bigger than life » (le junkie invincible, la goth lolita tueuse à gages…), ce début de série courte (4 tomes au total) réussit à happer le lecteur grâce à un rythme trépidant et des séquences pleines de suspense. On sera curieux de découvrir la suite, et de voir quelle évolution sera donnée à son héroïne-titre, qui ne va sans doute pas rester trop longtemps l’enseignante réservée des débuts. Une bonne surprise !

HARAHARA SENSEI © 2021 by Yanagi Takakuchi