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California Dreamin’

17 septembre 2015 |
SERIE
California Dreamin'
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
24 €
DATE DE SORTIE
17/09/2015
EAN
2070657582
Achat :

california_1Leur chanson était celle de l’année 1965 : une dégringolade de notes à la guitare, puis une mélopée presque dépressive, doublée vocalement et entrecoupée d’un superbe solo de flûte (par le jazzman Bud Shank), pour dire la nostalgie de la Californie éprouvée à New York, un jour d’hiver. California Dreamin’, hit devenu monument, forgé par The Mamas & The Papas. Et qui a suffisamment intrigué Pénélope Bagieu pour qu’elle creuse son élaboration. D’abord, l’auteure de Cadavre exquis ou Stars of the stars (avec Joann Sfar) brouille un peu les pistes. Elle évoque le contexte — des ados fans du groupe disent leur admiration à la radio — ; surtout, elle fouille l’enfance de trois gamins d’une famille juive de Baltimore, avec une mère revêche et un père peu doué pour le commerce, plus apte à charmer ses enfants par ses histoires (notamment celle — vraie — de la riche soprano Florence Foster Jenkins, qui chantait pire qu’un chat écorché). L’aînée, Ellen, a certes des « grosses fesses d’hippopotame », selon sa petite soeur, mais aussi la certitude qu’elle est faite pour chanter.

Différents narrateurs, personnages secondaires, enchaînent leurs récits, convergeant tous vers un même point : Ellen, donc, ronde qui assume ses formes, se fait appeler « Cass » en hommage à une actrice (Peggy Cass), cultive sa voix, déborde de drôlerie, d’assurance affichée et d’insécurité rentrée. Certaine d’avoir sa place derrière le micro, la jeune femme part à New York, se met à chanter de la folk music — qu’elle disait pourtant détester. « Sur scène, les gens ne veulent qu’elle, raconte son ami Tim, membre du groupe. Et chaque spectateur a l’impression que Cass chante pour lui, et lui seulement. Dès qu’il y a un blanc entre deux chansons, elle raconte une blague, une histoire, n’importe quoi. Du coup, on se souvient de nous. » Et puis Cass rencontre le chanteur Denny Doherty, tombe amoureuse (sans que la réciproque soit vraie), et l’ « alchimie musicale » se crée. Ils rêvent de concurrencer les Beatles, s’allient à John et Michelle pour former The Mamas & The Papas entre 1965 et 1968…

Très inspirée par son sujet, Pénélope Bagieu rompt avec son graphisme habituel, adopte un trait au crayon plus brut (et puissant), une narration plus libre. Sa biographie de Cass Elliott est une mosaïque soigneusement élaborée, surprenante, qui s’arrête quelques semaines après la sortie du single California Dreamin’ — évitant ainsi de détailler le décès de la chanteuse, d’une crise cardiaque en 1974. A la fois musical (on entre précisément dans la confection du titre qui donne son titre à la BD) et intime, le livre déroule subtilement des amours contrariées. Et surtout le destin riche, brillant, et pathétique, d’une reine de la musique.

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