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Cambrioleurs #1-2 ***

29 juillet 2013 |

L.10EBBN001187.N001_CAMBRIOt2_C_FRpicto-critique-V3-3Par Jake Raynal. Casterman, 13,95 €, T2 le 12 juin 2013.

Être cambrioleur de haut vol aujourd’hui ne signifie plus simplement réussir à s’introduire avec agilité dans un hôtel particulier, déjouer les systèmes de sécurité et vider le coffre de ses bijoux et liquidités. Il faut aussi connaître les réseaux criminels et s’en faire respecter, et savoir ce qui se vend et ce qui s’achète, afin de bien cibler son larcin. Stocks d’armes ou caisses de drogues de synthèse, bons du Trésor américain détournés, tout est bon à dérober tant qu’il y a un acheteur. Après, ce qui différencie les simples voleurs des champions de leur catégorie, c’est le flair, le professionnalisme et l’audace.

cambrioleurs_image1En deux tomes pour l’instant, Jake Raynal (ici dans un registre bien différent de Francis blaireau farceur ou Melody Bondage) propose une fiction très documentée sur le crime organisé à l’heure de la mondialisation, où les territoires en guerre deviennent rapidement des supermarchés de l’économie parallèle, où la lutte entre différents clans/ethnies/groupes religieux offrent de belles opportunités à qui sent le vent tourner. De Mostar à Mogadiscio, de Paris à Berlin en passant par Amsterdam, le couple serbe Elias et Prev associé au mystérieux Ruben réussissent des coups improbables, dans lesquels l’appât du gain conservent un semblant de morale. Ce qui permet de s’attacher quelque peu à ces antihéros de l’ombre, chose difficile car Raynal introduit une grande distance avec l’ensemble des protagonistes de sa série. Son dessin minimaliste privilégiant le mouvement aux expressions et détails, ses aplats de couleurs dans des gammes étranges, son goût pour l’ellipse systématique, ainsi que quelques bizarreries plus ou moins avenantes (les improbables pyjamas et bonnet mauves de Ruben, la panthère vivante au milieu d’un loft parisien…), créent un climat de mystère, presque surnaturel. Il en ressort un néo-polar souvent très froid, et à l’intrigue pas toujours évidente à déchiffrer, mais qui mérite qu’on s’y accroche car l’auteur distille de belles séquences rarement vues dans ce genre d’albums. Et réussit à brosser un univers terrifiant car hautement crédible avec un design quasi-onirique. La classe.

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