De pierre et d’os
Uqsuralik habite sur la banquise avec ses parents. Mais une nuit, alors qu’elle est sortie de la tente tenaillée par des douleurs – ses premières règles arrivent –, la glace sous ses pas se fissure. Et la voilà propulsée loin de son père par les courants, condamnée à survivre par elle-même. Heureusement, des chiens l’accompagnent et elle trouve vite un nouveau clan pour l’accueillir. Là, ses talents pour la chasse sont remarquées. Mais le patriarche semble se méfier d’elle. Une nuit, il la viole.
Magnifique portrait de femme et superbe épopée chez les Inuits, le roman de Bérengère Cornut devient une bande dessinée fascinante à bien des égards. Dans un format moins haut et pus large que les albums classiques, Krassinsky déploie un univers de banquise et de toundra hypnotique, dans lequel ses femmes et ses hommes font corps avec la nature et leurs croyances. La difficile survie les longs et obscurs mois d’hiver, la promiscuité avec les autres membres du clan, le défi de vivre en solitaire et celui d’élever des enfants dans des conditions extrêmes, la solidarité, le rapport aux saisons, les mythes et rituels… La vie d’Uqsuralik comme ses liens avec les créatures fantastiques locales, dans ce décor désertique et grandiose, est brossée avec puissance par les pinceaux de Krassinsky, qui font vibrer la glace et les ciels mouvants du Grand Nord comme rarement. Un grand voyage qui prend au coeur et aux tripes.






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