Des plumes & elle
Un (ou une) peintre, aux allures de chouette hirsute, passe ses nuits à brosser des portraits. Des portraits de femme. De danseuses de cabaret uniquement, des figures aussi sexualisées qu’inaccessibles incarnant une féminité ultime, qu’elle portent tenue de bal, guêpière ou un simple boa de plumes. La peinture permet de s’approcher d’elles, de les effleurer, de les rêver. De se projeter ?
Difficile de percer ici l’idée de Paul Salomone, dessinateur de la chouette série L’Homme qui n’aimait pas les armes à feu. À première vue, il veut clairement rendre hommage aux danseuses de cabaret et effeuilleuses du Paris de la fin du XIXe siècle, aux grandes heures du Moulin Rouge. Saluer leur beauté, leur sex-appeal sans pareil. Mais à travers cet incompréhensible récit en voix off, en forme de poème aux vers laborieux, on ne voit guère où il veut en venir. Ses courts chapitres tentent différentes approches, mais au final, le seul message qui demeure est celui du regard de l’autre qui fait la force de l’apparence, et de l’estime de soi qui fait la vraie beauté. C’est assez creux. Pourtant le dessin est séduisant, et les portraits des danseuses fort aguichants. Mais ça ne suffit pas à faire une bande dessinée : sans narration (ne parlons même pas d’histoire…), le point de vue se dilue dans l’illustration et le propos s’évapore des mots vains. Et le souvenir de cet album disparaît dans un souffle, comme une plume balayée par le vent.
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