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Extremity

18 juin 2019 |
SERIE
Extremity
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
COLLECTION
PRIX
29.95 €
DATE DE SORTIE
06/03/2019
EAN
241301540X
Achat :

Monumentale saga, épique et violente, relatant la trajectoire d’une jeune guerrière sur fond de guerre ancestrale entre deux clans dans un monde post-apocalyptique, Extremity impressionne par sa densité et sa flamboyance. Sur près de 300 pages sans temps mort et sans fioriture, Daniel Warren Johnson (auteur du webcomic Space-Mullet), seul au scénario et au dessin (avec à la couleur le beau travail de Mike Spicer), déploie son histoire avec une maestria qui force le respect.

extremity_image1Le Canadien, nouveau protégé de Robert « The Walking Dead » Kirkman sur son label Skybound chez Image, a bâti un univers hostile par lequel on se laisse immédiatement happer : un monde brutal à la Mad Max où le cycle des vendettas entre les Roto et les Paznina, deux factions d’humains derniers survivants dans un monde en ruines, paraît sans fin. Au milieu de tout cela, il y a Théa, fille du chef des Roto, combattante prometteuse au cœur de pierre, autrefois dessinatrice sensible et douée. Mais ça, c’était avant que, lors d’un raid sanglant, les Paznina la privent de sa mère tuée sous ses yeux et de sa main droite, amputée par pure cruauté. Un double trauma puissant pour elle et plus encore pour son père qui ne s’est jamais remis de ces atrocités et a sombré dans le plus noir des esprits de vengeance, au point d’en perdre la raison.

Belles figures que ce père ivre de douleur, cette fille tiraillée entre colère et désir de ne pas oublier qui elle fut avant qu’on l’affuble d’une lame-prothèse en guise d’ »extrémité » ou encore son frère, idéaliste objecteur de conscience qui va se lier d’amitié avec un vieux modèle de robot à la puissance de feu dévastatrice. Warren Johnson évite tout manichéisme et donne à la plupart des personnages croisés des motivations crédibles.

Les emprunts de son imaginaire à d’autres grandes oeuvres de fantasy sont multiples (Le Château dans le ciel de Miyazaki pour le décor à base d’ilots aériens et la trilogie d’animation Dragons pour les créatures fantastiques). Mais ce que cette fresque manque en originalité, elle le compense en cohérence. Warren Johnson parvient à faire exister ce monde par lui-même, en laissant se dessiner en creux sa géographie, son histoire ou encore ses rites, à la manière d’un George Miller dans Fury Road.

Malgré cette attention au détail, jamais la quantité de travail abattu par l’auteur (cette tâche herculéenne au dessin !) ne vient entraver la simplicité organique d’Extremity. Pas de gras ici, de pause inutile dans le récit, les dialogues sont aussi soignés que les scènes d’action, spectaculaires et sanglantes. On n’est pas loin en termes d’accomplissement du Negalyod de Vincent Perriot. Retenons bien le nom de Daniel Warren Johnson.

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