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Interview : Stéphane Levallois

21 août 2008 |

Vêtu de noirs profonds et organisé avec une sensibilité habile, son trait élégant émeut autant qu’il impressionne. Surdoué du pinceau, Stéphane Levallois livre ses albums au compte-gouttes, occupé qu’il est par le cinéma et la publicité. Après le magnifique Dernier Modèle, qui racontait son travail de peintre d’après modèles, ce Parisien de 38 ans publie La Résistance du sanglier, une histoire tout aussi personnelle. Celle de son grand-père, résistant pendant la Seconde Guerre mondiale.

Vos livres comportent en général peu de dialogues…

J’ai énormément de mal à en mettre dans mes BD. Pour cet album, je m’étais fait violence et avais mis au départ beaucoup plus de texte. Mais Sébastien Gnaedig [directeur éditorial de Futuropolis] m’a expliqué que mes images étaient suffisamment parlantes comme ça. Ce qui m’allait bien, car j’aime en lisant une BD regarder un film en coupant le son. On me reproche parfois de faire du cinéma sur papier, or le travail d’artistes comme Hugo Pratt ou Winston McKay est aussi très cinématographique !

Pourquoi avoir attendu si tard (l’an 2000) pour publier Noé, votre première BD ?
Après mes essais d’enfance, j’ai découvert la peinture, la typographie, la photo… Et puis je voulais vivre du dessin tout de suite, au jour le jour, ce qui n’est pas évident en bande dessinée. Ce médium s’est donc éloigné de moi. J’ai illustré des affiches de film, une édition de La Bible, des livres pour enfants… J’ai même fait un faux Hokusai [peintre japonais aux estampes mondialement célèbres], dont je n’aimais pas le style, pour un ouvrage sur les rizières. Et son graphisme, mêlé à celui d’Egon Schiele, est ressorti dans Noé et Le Dernier Modèle. Surtout dans la façon d’utiliser le pinceau avec un geste différent pour chaque matière : le bois et l’herbe ne sont pas représentés de la même manière.

Quelles sont vos influences ?
À Penninghen [école supérieur d’arts graphiques], j’ai découvert Egon Schiele. Cet artiste me titillait : je ne trouvais pas ses œuvres belles, je ressentais pour elles un mélange d’amour et de haine, et pourtant j’y revenais. J’aime l’expressionnisme, la torsion des corps, le côté douloureux de certains tableaux. Et j’apprécie aussi Klimt, Bacon, Pollock… En BD, je suis sensible aux traits de peintres : Dave McKean, Kent Williams, Frédéric Bézian, Nicolas de Crécy, qui sont en quelque sorte les petits-enfants de Schiele.

Propos recueillis par Laurence Le Saux

La Résistance du sanglier
Par Stéphane Levallois
Futuropolis, 19 €, le 27 août.

Retrouvez une longue interview de Stéphane Levallois dans BoDoï 121!

Stéphane Levallois sur le web: http://stephanelevallois.com

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