La Grande Épopée de Picsou #5
Une fois publiée l’oeuvre de Barks, puis rééditée l’excellente Jeunesse de Picsou de Don Rosa, Glénat continue son travail de rééditions de Disney « patrimoniaux ». Si l’on peut toujours regretter ce format un peu trop petit, il a l’avantage d’offrir d’épais volumes – un peu plus de 300 pages – tout en couleurs, pour un prix raisonnable.
Depuis que la série phare de Don Rosa est publiée, on retrouve donc tous ses autres récits. S’ils sont, industrie oblige, plus ou moins inspirés, ce volume regroupe quelques épisodes mythiques pour tout amateur de la série : Le Trésor de Crésus, qui donne son titre au volume, mais aussi le fameux Les Cartes Perdues de Christophe Colomb, qui dévoile l’horrible trogne du juriste Sylvestre Longuedent et démontre à travers de multiples rebondissements l’absurdité des frontières et titres de propriété…
On retrouve par ailleurs de nombreux récits, dans l’ordre chronologique, envoyant Picsou et ses neveux aux quatre coins de l’espace temps. Très précise, l’édition intègre même une page gag réalisée pour un journal allemand qui serait totalement incompréhensible sans la note explicative la précédant ! C’est là une des grandes forces de cette édition. Si Don Rosa est un maniaque avéré et en porte les défauts – des récits souvent très denses, des dessins parfois très détaillés – c’est d’un intérêt particulièrement fort pour l’amoureux de patrimoine. En effet, l’auteur introduit ou postface chacun des récits, relevant des sous-textes ratés par le non-spécialiste, expliquant par exemple d’où vient tel personnage de dos en arrière-plan…
On peut dire qu’il coupe les cheveux en quatre, mais c’est la plupart du temps très intéressant, nous montrant la parenté entre tel épisode de Picsou et Pertiwillaby, série dessinée par Rosa quand il était étudiant. Le comparatif rappelle la manière dont des auteurs comme Tillieux recyclaient leurs Félix en augmentant leur puissance pour faire des Gil Jourdan, Tif et Tondu ou Natacha… L’édition a aussi l’avantage de reprendre de nombreux story-board et scénarios, permettant de mieux comprendre le processus de création. Ainsi, même si le cœur de toute bonne collection Picsou doit commencer par les Carl Barks puis La Jeunesse, ce tome 5 rend honneur et justice aux merveilleux canards.
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