Voilà 20 ans, dans les dernières heures d’août 1997, Lady Diana mourrait dans un accident de voiture dans le tunnel du pont de l’Alma à Paris. À travers le personnage fictif d’une jeune photoreporter, devenue intime de la princesse de Galles, ce diptyque tisse une biographie documentée de celle qui, par son histoire d’amour ratée avec Charles et sa façon de tenir tête à Buckingham, était devenue une icône médiatique.

Jean-Claude Bartoll (Le Choix du roi, La Traque…) a sans doute choisi le bon angle et le bon artifice scénaristique pour raconter un sujet hyper rebattu. La tristesse, l’ennui d’une jeune femme ambitieuse, fière et têtue, décidée à ne pas se taire face au comportement d’un mari adultère, à ne pas se plier à la loi du silence en vigueur chez les têtes couronnées. Tout cela a dit, documenté, montré, étayé, mille fois répété. Et le portrait fait de Charles, ici, n’est pas le plus bienveillant… Mais l’idée de créer un personnage de jeune journaliste idéaliste (Bartoll a été grand reporter) pour conter le parcours de la princesse bafouée permet d’offrir un contrepoint intéressant, et d’évoquer une profession longtemps accusée d’avoir tuée Diana, par l’acharnement des paparazzi à photographier sa vie. Au dessin, Yishan Li (Cutie B.) et son trait agréable, fin et précis, sous influence manga, livre une copie impeccable, vivante sans être plombée par les visages trop connus. C’est plutôt dans le texte et les dialogues que réside la déception. Voix off ampoulée, réparties naïves, exclamations peu naturelles, dialogues à visée purement informatives… Tout cela manque de fluidité et fait perdre l’attention du lecteur. Un gros bémol, parfois risible, souvent pénible, qui freine l’enthousiasme face à ce qui se révélait comme une plutôt bonne surprise…