Le Tambour de la Moskova



Il suit un chemin tragique, qu’il semble illuminer de son innocence. Vincent Bosse est tambour dans l’armée napoléonienne, en pleine campagne de Russie. Le jeune homme avance vaillamment, remue ses baguettes avec discipline, qu’il marche sur la route ou piétine les corps de ses pairs.
Sa figure naïve, d’un blanc de pleine lune, attire l’attention et la tendresse. Partout où il passe, il suscite un sentiment protecteur. Ses supérieurs l’épargnent, le chouchoutent. Vincent est-il vraiment le candide qu’il décrit lui-même ?
Ce destin historique et personnel, c’est un Vincent Bosse vieillissant, installé — heureusement — en Russie, qui le raconte. Et c’est le Belge Simon Spruyt qui l’imagine et le met superbement en images. L’auteur de Bouvaert, élégie pour un âne et de Junker s’est inspiré d’un personnage secondaire de Guerre et Paix de Tolstoï pour tisser une aventure guerrière, et surtout humaine.
Il parvient à insuffler une subtile ambiguïté à son héros, dont on ne sait jusqu’à la dernière page s’il faut l’aimer inconditionnellement ou bien s’en méfier. Maniant l’aquarelle et les crayons, il fabrique une ambiance guerrière expressionniste, quasi magique — tantôt inquiétante, tantôt simplement belle. L’étrangeté qu’il donne à son petit tambour se révèle magnétique.
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