Malanotte
Ernesto se rend dans un village isolé d’Italie, celui de son grand-père et de son père, que ce dernier a quitté dans de mystérieuses circonstances pour s’enfermer ensuite dans le silence. Mais ce n’est pas, au départ, son histoire familiale qui intéresse Ernesto : il veut recueillir les légendes, les chansons, les coutumes de ces terres rurales vivant encore, par certains aspects, comme au début du XXe siècle. D’abord accueilli avec bienveillance, le jeune homme va vite se rendre compte que tout le ramène à ses ascendants, et à des anecdotes pleines d’enfants fantômes et de sorcière…
Avec son trait fin et ses ombres charbonneuses, cet album construit une atmosphère pesante et étrange, où le fantastique affleure à chaque haussement d’épaule d’un villageois ou à chaque détour de ruelle. De plus, le passé des protagonistes les renvoie à une spirale de folie, qui permet de maintenir le doute entre la réalité et le fantasme de leurs visions… Un équilibre malin et malsain, autour des questions de généalogie et de malédiction héréditaire, alors que le héros s’apprête à devenir père à son tour… L’ensemble est solide, cohérent, pas forcément toujours surprenant, mais plutôt efficace : on aurait peut-être préféré un peu plus d’angoisse que de secrets de famille, mais les révélations finales se font dans un crescendo de noirceur tout à fait réussi, qui hante le lecteur un moment après la fermeture de ce vénéneux ouvrage.






Publiez un commentaire