Par Damien May, d’après le roman d’Annie Barrière. Des ronds dans l’O, 15,50 €, le 27 janvier 2010.

Elle est brune, mignonne, indépendante. Elle a un chat, une amie très proche qui est aussi prostituée. Elle aime les hommes, et aussi les femmes. Elle est libre. Mais elle est surtout tueuse à gages, employée par un type dont elle ne sait pas grand-chose, qui lui passe ses commandes par téléphone. Pourquoi fait-elle cela ? Et combien de temps pourra-t-elle tenir ?

Adaptée du roman éponyme paru en 2003 et aujourd’hui épuisé, cette épaisse bande dessinée adopte un ton évidemment romanesque, par une voix off incisive et un rythme bien senti. On colle aux basques de l’héroïne qui raconte sa propre histoire, entre contrats plus ou moins vite expédiés et moments de solitude face au vide de son existence. Elle navigue dans un milieu sordide (mafieux, politiciens véreux, proxénètes…) et tente de se débarrasser de cette crasse par des bains de mer et des nuits d’ivresse cathartiques. Mais elle est toujours rattrapé par la noirceur… Pour sa première BD, Damien May impressionne par son trait spontané et son noir et blanc sans fioritures, parfaitement adapté au sujet. Si on sent encore chez lui la grande influence d’Edmond Baudoin, il ne fait aucun doute que, l’expérience aidant, il trouvera une voix encore plus personnelle dans ses prochains livres.

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