Chimères #1-2
En chacun de nous sommeille la bête, paraît-il. Sauf que dans le monde de Chimères, ce n’est pas qu’une métaphore. Dans une mégalopole divisée en trois principaux districts, allant du plus pauvre au plus riche, le jeune Luca part à la recherche de son ami disparu, Will. Celui-ci serait porteur de la Maladie de la Chimère, qui transforme ses victimes en bêtes féroces. Il tente sa chance dans le district le plus pauvre de la ville, avec Yue, une célèbre danseuse de cabaret, et un mystérieux médecin de l’ombre, Long Chen. Qui est aussi le seul porteur de la Maladie capable de garder le contrôle du loup qui sommeille en lui !
Avec un postulat de départ plutôt simple mais rondement mené, Kaili Sorano parvient à créer un univers post Blade Runner plutôt convaincant où chaque personnage cache ce qu’il est réellement, ou cherche à devenir quelqu’un d’autre. Certains sont même tentés de s’inoculer la Maladie pour gagner en puissance et ainsi ne plus connaître la peur de vivre dans les quartiers pauvres de la mégalopole. Mais attention, ce n’est pas aussi simple ni aussi cool qu’on pourrait le croire. Car être une bête au sens littéral du terme, c’est échanger une peur contre une autre : mettre en danger son entourage et renoncer à son humanité…
Si les premières œuvres de Kaili Sorano étaient plutôt orientés cartoon-à-gros-yeux, l’auteur s’essaye ici à un élégant style semi réaliste, aussi sexy que bestial selon les personnages dessinés. Une bonne série B à la mise en scène efficace, haletante, drôle parfois, intimiste quand les laissés pour compte manifestent leurs peurs, et distillant un juste équilibre entre action, sexyttude, suspense, et introspection.
Kara
Images © 2015 KAILI SORANO / MAG GARDEN
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