Passé un quatrième de couverture qu’on espère ironique tant il est kitsch, mal écrit et rappelle les série nanardesque des années 90, façon Le Rebelle  – « Karmela Krimm était la jeune inspectrice la plus prometteuse de la police de Marseille. Mais elle a accepté de porter le chapeau pour une opération qui a mal tourné. Karmela a perdu sa place et s’est reconvertie comme détective privée. Elle a aussi perdu ses idéaux. Ce qui n’est pas plus mal : dans les eaux troubles où elle navigue désormais, les idéaux sont un luxe dangereux. » – ce premier opus des aventures de Karmela Krimm (trois sont prévues) relate son enquête pour retrouver les meurtriers d’un riche magnat marseillais, forcément mafieux.

Rien de très original dans ce polar contemporain, mais les amateurs du genre seront comblés : la route pour trouver le coupable est semée d’embûches, de coups tordus, de faux-semblants et d’impasses. Et malgré un emballage tristoune (cette couverture, c’est pas possible), le scénario de Trondheim est efficace et étonnement prenant. On est loin de ses éclats de génie narratifs (certains tomes de Ralph Azham par exemple), mais on retrouve sa patte et son humour dans certains dialogues. Néanmoins, faute d’assez de second degré, il n’évite pas quelques lourdeurs et clichés liés au genre.

Ajoutez à cela le dessin de Franck Biancarelli (Une erreur de parcours, Grand Est…), qui colle parfaitement à l’ambiance malgré un trait classique (pour ne pas dire old school), et vous obtenez un petit polar agréable mais vite oublié.