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La Malédiction du pétrole

25 mai 2020 |
SERIE
La Malédiction du pétrole
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
17.50 €
DATE DE SORTIE
04/03/2020
EAN
2756083852
Achat :

Industrie majeure du XXe siècle, en même un peu au-delà, le pétrole a accéléré le développement des sciences et techniques humaines, et bouleversé par la même occasion les modes de vie. Denrée hautement stratégique, il a aussi bousculé la donne géopolitique mondiale, et ce durablement. En construisant des trusts économiques plus puissants que bien des États, affamant des populations, embrasant des territoires. Et abîmant la planète à très haute vitesse, faisant glisser l’Humanité vers sa perte. Autrefois considéré comme un « don de Dieu », le pétrole serait-il en réalité maudit ?

la-malediction-du-petrole_image1Loin de ses sagas et autres BD autour des recoins sombres de l’Histoire (L’Histoire Secrète, Jour J, Nevada, L’Homme de l’année, Paris maléfices…), Jean-Pierre Pécau propose ici un one-shot documentaire sur l’histoire du pétrole, en prenant pour angle cette « malédiction » qui émanerait de l’or noir : une substance miraculeuse qui a enrichi un certain nombre, mais totalement bouleversé l’équilibre d’une planète et de ses habitants, et ce alors qu’elle n’existe qu’en quantité limitée sur Terre. L’idée est excellente et le résultat édifiant : depuis sa découverte jusqu’à la récente crise vénézuélienne, le pétrole aura dicté sa loi à tous les pays du monde et redessiné des géographies et des gouvernements à sa guise. Ou plutôt à celle des compagnies géantes qui l’exploitent et des quelques administrations qui les appuient (les États-Unis en première ligne). Jean-Pierre Pécau n’aborde pas tous les sujets – le volet environnemental est évoqué sans être creusé – car il ne quitte pas son angle et articule sa réflexion autour de lui uniquement. Gardant ainsi toute la force de son propos, déployé dans un texte limpide, avec juste ce qu’il faut d’humour noir pour faire passer la pilule.

Et pour soutenir cet essai percutant, Fred Blanchard démontre toute sa classe. Lui qui dessine finalement assez peu d’ordinaire, étant directeur de collection chez Delcourt ou oeuvrant en direction artistique pour Le Dernier Atlas notamment, produit des images d’une grande puissance : il se détache du côté documentaire en ajoutant une vision cauchemardesque aux portraits réalistes et décors d’inspiration photographique. Crânes, vautours, hydres et autres créatures infernales s’insinuent autour des éléments graphiques récurrents que sont les derricks ou la monnaie américaine, et la répétition de ces dessins en noir et blanc, plus ou moins recadrés et agrandis, oeuvre comme un leitmotiv visuel percutant.

Il faut passer la première impression de feuilletage, déstabilisante car, d’une part, le graphisme funèbre et maléfique peut secouer, et d’autre part, car on ne sait pas bien si on est dans une BD de fiction ou un ouvrage historique illustré. Mais une fois plongé dans cette Malédiction du pétrole, impossible de la lâcher tant le fond et la forme communient comme rarement, pour transmettre des informations essentielles et un message terrible pour le présent et l’avenir.

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