Tête de Mule contre-attaque



La Mule multiforme d’Øyvind Torseter est de retour ! Et bonne nouvelle, le ton de l’auteur norvégien est toujours aussi loufoque et décalé, à rebours de tant de bandes dessinées jeunesse (et adultes aussi) qui reproduisent les mêmes schémas. Après avoir traqué les dinosaures, accompli des exploits en matière de politique internationale ou vécu une sacrée odyssée, la Mule est cette fois le héros malgré lui d’une aventure post-apocalyptique. La ville est envahie par des plantes gigantesques et des rats XXL mangeurs d’hommes, alors il faut rester caché. Mais au bout d’un moment, le confinement a ses limites et la Mule rejoint un groupe de résistants…
Oscillant toujours entre le livre jeunesse illustré et la bande dessinée, Øyvind Torseter semble se rapprocher davantage de la seconde dans cet opus, à l’humour délicieusement absurde. Les dialogues sont minimalistes, mais la narration séquentielle est diablement efficace, dans des mises en pages variées, privilégiant tantôt l’aspect comédie, tantôt l’action spectaculaire, tantôt les instants introspectifs ou contemplatifs, mais toujours avec un esprit graphique espiègle et audacieux. Hachures, ligne faussement frêle, jeux de couleurs étonnants, agencement des éléments narratifs (décors, personnages, accessoires…) façon collage, l‘inventivité est de mise à chaque double-page et le récit peut donc se dérouler en toute liberté dans cet univers improbable situé quelque part entre Walking Dead et Le Joueur de flûte de Hamelin. Un régal pour tous les petits et les grands qui acceptent de sortir des sentiers battus.
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