Doomboy ****
Par Tony Sandoval. Paquet, 16 €, le 21 septembre 2011.
Après s’y être déjà attelé dans Le Cadavre et le sofa et les deux tomes de Nocturno, l’auteur mexicain Tony Sandoval nous livre un nouveau récit sur la trouble période de l’adolescence, mettant en scène sa violence, ses angoisses et ses amours contrariées. A nouveau, le résultat vaut le détour.
D. est un ado comme il en existe tant d’autres. Constamment planqué derrière les mèches de son épaisse chevelure blonde, il aime le rock et ses concerts, traîner avec ses potes et s’enfiler quelques bières. Lorsqu’il apprend un soir de la bouche de sa mère que sa copine Anny ne s’est pas réveillée de son lit d’hôpital, c’est toute une partie de son univers qui se retrouve anéantie. Littéralement rongé par le chagrin, il réalise qu’un trou a élu domicile au beau milieu de sa poitrine, comme pour lui rappeler en tout lieu et instant l’irréparable perte. Avec son ami Sep, et au moyen d’une radio bricolée, il décide de se rendre chaque semaine en haut d’une falaise pour adresser à la défunte quelques riffs de sa composition, en espérant ainsi pouvoir soulager sa peine. Ce qu’il ignore, c’est que les sons qui sortent de sa guitare sont transmis sur les ondes d’une radio locale, et suscitent bientôt la curiosité des auditeurs…
Sensible et stylisé, le trait de plume du dessinateur colle parfaitement à l’histoire douce-amère de ce conte moderne. Réalisées à l’ordinateur, et trahissant les talents d’aquarelliste de Tony Sandoval, les couleurs de l’album se déploient en une gamme allant des teintes pastel aux gris les plus sombres, reflets de la candeur des protagonistes fraîchement sortis de l’enfance, et des tourments qui, déjà, les assaillent. Oscillant entre les registres du prosaïque, du poétique et du fantastique, la lecture de ce Doomboy ne saurait être que vivement conseillée. Que ce soit à celles et ceux dont l’âge se rapprocherait de celui des personnages dépeints, qu’aux autres, plus âgés, qui parcourront sans doute ce joli ouvrage avec un brin de soulagement… ou de nostalgie.
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