John Bost, un précurseur



Qui est John Bost ? Bien peu semblent aujourd’hui connaître ce pasteur calviniste de la fin du XIXe siècle qui s’installa à La Force, en Dordogne, pour s’occuper des malades psychiatriques ainsi que des vieillards et des nécessiteux, à une époque où la société rejetait massivement ces personnes. Vincent Henry (Alexandre Jacob) plante le décor à l’arrivée d’Ernest Rayroux, pressenti comme successeur de John Bost. C’est à travers ses discussions avec les uns et les autres que se profile l’histoire du charismatique pasteur qui dévoua sa vie à ses nombreux pensionnaires.
Oeuvre hagiographique, en collaboration avec la Fondation John Bost, l’ouvrage reste campé sur une évocation très classique de l’homme, malgré le ressort narratif initial, consistant à voir John Bost à travers Ernest Rayroux. Le dessin de Bruno Loth, habitué aux sujets historiques (Ouvrier, Dolorès), s’il crée une ambiance réussie à travers ses arrière-plans, paysages, villes ou intérieurs, ne parvient pas à séduire par ses portraits, caricaturaux et empruntés. Et les couleurs de Corentin Loth, en faisant le choix de la sobriété, assombrissent l’ensemble. Reste le sujet, qui a le mérite de mettre en lumière un personnage qui, par son approche humaniste du protestantisme et par son pragmatisme assumé, contribua, à une échelle locale, à faire avancer la prise en charge des « malades mentaux » tout en modernisant la conception de l’asile, en sectorisant les cas et en intégrant les malades à la société, plutôt que de renforcer leur exclusion.
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