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La BD pour populariser la culture créole

20 février 2014 |

Depuis sept ans, la petite maison d’édition Caraïbéditions poursuit sa mission de développement de la BD antillaise et de la littérature domienne en général. À l’occasion de la sortie d’un nouveau roman graphique Lavi moun, retour aux sources (Prix Raymond Leblanc 2012 ) le 28 janvier, Florent Charbonnier, fondateur de Caraïbéditions, fait le point sur le chemin parcouru et les projets en cours.

asterix_gran_kanalDepuis sept ans, Florent Charbonnier, un « métro » installé aux Antilles depuis deux décennies, se bat pour faire vivre la culture BD domienne. Nous l’avions rencontré en 2009, quand il publiait le « premier manga antillais », Les Îles du vent. Aujourd’hui, il compte 65 ouvrages dans le catalogue de Caraïbéditions.

Un des trois axes de la petite maison d’édition, la BD jeunesse, est l’occasion de créoliser les grands classiques. Astérix, Tintin et Titeuf ont ainsi été traduits en créole. « Alors que le créole est présent dans la vie de tous les jours, beaucoup plus que le chti ou le breton, peu de livres sont écrits en créole, rappelle Florent Charbonnier. Et Astérix était traduit dans plein de langues régionales, mais pas en créole! » D’où peut être le succès fulgurant de ces albums, comme Le Grand Fossé, vendu à 10 000 exemplaires. Un record pour un si petit éditeur. Car Florent Charbonnier a su trouver une niche. Comblant une véritable lacune, ses albums ont dès lors servi de support pédagogique. « Comme le créole est une langue orale, il y a très peu d’ouvrages pour l’étudier. Nos albums sont étudiés dans toutes les écoles, du primaire au Capes créole. Cela a contribué à démocratiser le créole et sa lecture. »

lavimoun_couvCaraïbéditions ne se contente pas de traduire des ouvrages du français au créole. En encourageant la création locale, la petite maison d’édition cherche à développer la BD domienne. BD sur fond historique comme Aux Îles point de salut, manga comme Les Îles du vent ou encore album d’humour comme Trip & Trash, Retour de Flemme de Stéphane Bouzon (nous avions diffusé des strips des mésaventures de ces deux glandeurs invétérés), le catalogue est varié.

trip_et_trash_couvDernier exemple en date, Lavi moun, retour aux sources, sorti le 28 janvier. Une histoire d’amour ancrée dans la culture guyanaise, réalisée par Thomas Plan, un auteur débutant, comme souvent chez Caraïbéditions. « Il ne s’agit pas d’un ouvrage en créole, mais d’un ouvrage en français avec quelques expressions en créole guyanais, toujours traduites et expliquées », précise Florent Charbonnier. Car il n’est pas question de faire de la BD communautariste, mais au contraire, d’exporter la culture créole.

Distribués en métropole, les ouvrages de Caraïbéditions sont présents dans tous les points de vente des Dom Tom, dans les librairies afro caribéennes de métropole et dans certains réseaux comme la Fnac. « D’ailleurs deux albums jeunesse ont été coup de coeur sur fnac.com », ajoute Florent Charbonnier. Un coup de pouce bienvenu pour un petit éditeur qui subit la crise de plein fouet. D’ailleurs, Caraïbéditions produit de moins en moins de bd, car ce sont « les projets les plus compliqués à financer ».

Eloïse Fagard

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