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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | April 25, 2024















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La BoDoïthèque – Hicksville

2 août 2011 |

Ni liste des 100 meilleures BD de tous les temps, ni même bibliothèque idéale et définitive, la BoDoïthèque est une suite de petits panthéons personnels des rédacteurs de BoDoï. Une sélection d’albums hors actualité, qui comptent pour nous, qui nous ont marqués, qu’on relit encore. Nos coups de coeur intemporels et personnels. Et une bonne façon de passer l’été à vous parler de bandes dessinées, et vous donner envie d’en lire.

bodoitheque_hicksvilleHicksville.
Par Dylan Horrocks.
L’Association.

En cherchant les origines de Dick Burger, nouveau pape de l’industrie américaine des comics, le journaliste Leonard Batts n’imaginait pas tomber sur un véritable eldorado de la bande dessinée. Et pourtant, à Hicksville, village perdu au fin fond de la Nouvelle-Zélande, tout le monde lit des BD, et surtout des fanzines, des albums underground ou des pépites historiques qui feraient pâlir d’envie tous les collectionneurs du monde. Mais ce n’est pas le seul secret que recèle cette paisible communauté: qu’a bien pu faire Dick Burger, enfant prodige du pays, pour que personne ne veuille plus évoquer son souvenir ?

À la fois hommage à l’âge d’or des comics, récit initiatique et introspectif, histoire d’amour et d’amitié, mise en abîme onirique du monde de la bande dessinée, Hicksville fait partie de ces livres qui vous suivent toute une vie. Car il possède une importante part de mystère, qui mêle le réel (l’histoire de Jack Kirby, l’industrie impitoyable des comics, etc.), le fictif crédible (l’arrogant Dick Burger et ses millions de dollars en produits dérivés) et le fantasme total (je ne vous dis rien, il faut le découvrir par soi-même). La construction de Hicksville emprunte volontiers au genre romanesque, avec ses personnages bien campés mais insaisissables, ses non-dits lourds de sens et ses allers-retours temporels. Mais la proximité de son histoire avec celle du 9e art et l’importance narrative donnée aux choses dessinées portent ce one-shot au-delà du terme, à la mode ces dernières années, de roman graphique.

Hicksville est ainsi une grande, très grande bande dessinée, qui ne dévoile pas tous ses secrets à la première lecture. Le Néo-Zélandais Dylan Horrocks – qui se met d’ailleurs bizarrement en scène dans les premières pages, comme pour semer le trouble – joue de la puissance évocatrice des images et de son fascinant sujet pour perdre le lecteur dans un tourbillon d’émotions et d’interrogations dont il ne sortira pas indemne. Il n’est d’ailleurs pas rare que, au cours de la lecture, on revienne un peu en arrière pour s’imprégner des ambiances, et construire les ponts nécessaires à la compréhension de l’intrigue. La ligne simple et le découpage limpide contrastent ainsi avec la densité du scénario, mais la ressemblance entre certains personnages participe de la délicieuse confusion qui règne par moments dans l’esprit du spectateur de cette étrange comédie dramatique.

On déguste ainsi Hicksville comme un excellent vin qui, à chaque gorgée, propose des saveurs différentes, toujours étonnantes, résultat d’un énorme travail sur l’adéquation parfaite entre le fond et la forme. Laissez-vous envoûter, faites le voyage jusqu’à Hicksville, vous vous en souviendrez longtemps.

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