Le Chercheur fantôme ***
Par Robin Cousin. Flblb, 18 €, le 2 mai 2013.
Une fondation mettant à disposition de chercheurs en tout domaine (robotique, botanique, linguistique, astronomie…) des installations haut de gamme, dans un parc arboré, à l’abri des parasites extérieurs et des regards indiscrets. Le rêve pour tout scientifique, a priori. Mais un cauchemar à venir pour les résidents de celle qui sert de décor à ce one-shot, la fondation étant vouée dès le départ à sombrer dans le chaos. Bienvenue dans une expérience humaine à grande échelle, sorte de Cluedo au pays des algorithmes.
Avec son dessin rond et ses personnages mous aux expressions sommaires, comme de sympathiques poupées à malaxer, le jeune Robin Cousin crée un décalage malin avec le fond de son histoire – complexe, sombre et inquiétant. Au centre de son vrai faux suspense (on sait dès le départ que la fondation finira mal, mais on ne sait pas comment), il y a un insaisissable mathématicien tentant de résoudre une des énigmes du siècle, une linguiste empathique, un informaticien angoissé, un physicien barbu… Toute une galerie de personnages évoluant dans un petit théâtre d’ombres (l’impression de l’ouvrage laisse malheureusement à désirer dans les scènes de nuit), tentant d’échapper à un destin funeste qui serait écrit pour l’occasion en langage binaire. Au delà de la vraie bonne idée de scénario, ce faux polar en milieu scientifique est doté d’une belle personnalité. Avec cet album atypique et attachant, dont les quelques défauts – un certain manque de densité narrative et une conclusion un peu molle – sont rapidement oubliés, Robin Cousin se pose comme un auteur à suivre.
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