Michel et la bataille des Dombarelles
Ouvrir un nouveau tome des aventures de Michel, c’est comme retrouver un vieux pote. On débouche une bière, et c’est parti. On sait à quoi s’attendre, mais c’est pas désagréable. Au contraire.
Michel et la bataille des Dombarelles ne fait pas exception. Ce cinquième volume est le second d’un « cycle rural », après trois aventures urbaines dorénavant rassemblées dans une anthologie par L’Employé du moi. Michel y est toujours aussi révolté, fidèle et maladroit. Il doit cette fois faire face à une multinationale prête à saccager les Dombarelles, un espace naturel fragile et encore préservé, situé à une encablure de chez lui. Le prétexte au massacre ? Il y aurait dans son sol un minerai rare, utile à la fabrication des batteries utilisées pour les trottinettes électriques. Michel et quelques irréductibles se lancent donc dans la création d’une ZAD. Parviendront-ils à faire échouer le projet ?
Références à la France contemporaine, gaffes de Michel, éloge de la solidarité : les principaux ingrédients de la série signée Pierre Maurel sont toujours savamment dosés. Michel est anticapitaliste « dans la mesure du possible » – difficile par exemple de se séparer de son smartphone et de ses applis – mais ne tombe pas dans l’idéalisme naïf. Le dessin de Pierre Maurel est en adéquation parfaite avec le personnage : sans prétention, plutôt rond et dynamique quand il le faut. Reporter radio indépendant, Michel sait utiliser son média de prédilection pour donner la parole à ceux qui ne l’ont pas et témoigner des injustices de son époque. On sent toute l’empathie de l’auteur pour son personnage.
C’est un plaisir simple mais chaque fois renouvelé de retrouver Michel. Courageux sans être téméraire, un physique d’antihéros mais de réelles qualités morales, il est entouré de personnages qui évoluent, vieillissent, meurent. Pierre Maurel aurait-il inventé une nouvelle forme de héros de bande dessinée franco-belge ?
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