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Sélection Comics – Batwoman

1 octobre 2012 |

La Sélection Comics vous propose un focus sur un titre anglo-saxon qui vous sortira de la routine super-héroïque. Bienvenue ce mois-ci à Batwoman, qui n’est pas une pâle copie féminine du justicier de Gotham. Oh que non.

batwoman_couvDe tous les titres choisis par Urban Comics parmi le New 52 de DC Comics pour une publication française, Batwoman est l’un des plus étonnants. Déjà accaparé par une bonne tripotée de sorties et ressorties d’aventures de Batman, sans parler de celles de Catwoman, l’amoureux de Gotham City a déjà largement de quoi s’occuper. Pas sûr que les nouvelles aventures de cette très secondaire résidente de la ville trouvent leur public. La série n’est pourtant pas dénuée d’intérêt. Ni de charme. A commencer par celui de son héroïne, pour le moins atypique.

À la ville, Batwoman, chevelure rouge incandescente, a les traits juvéniles de la jolie et sauvage Kate Kane, riche héritière oisive appartenant à la décidément surprenante bonne société de Gotha(m) City. Militaire de formation comme son père, elle aurait pu prétendre à une belle carrière d’officier. Mais ses classes à West Point furent interrompues en vertu de la loi tristement célèbre dite « Don’t ask, don’t tell », aujourd’hui abrogée, qui voulait que soit exclue de l’armée toute personne ayant rendue publique son homosexualité. Or, surprise dans l’univers corseté des super-héros : Kate est lesbienne et n’est pas du genre à s’en cacher. Voilà pour le trait de personnalité distinctif.

batwoman_elegieMais qu’en est-il de son gros handicap alors ? À savoir : exister en tant que justicière dans une ville sous la coupe de l’omnipotent et omniscient Batman… La question se pose parfois à la lecture de Batwoman. Les réflexes étant ce qu’ils sont, un criminel dans la nuit de Gotham et, inévitablement, on espère voir débarquer la Chauve-Souris en chef. Heureusement, Batwoman a des arguments. Déjà, la série est superbement dessinée et mise en scène par J.H. Williams III. Ses planches sont des modèles d’expérimentation formelle dans lesquelles on accepte d’autant plus volontiers de perdre ses repères qu’il y a toujours quelque chose pour se raccrocher la crinière de Kate, véritable fil, euh, rouge de toute la série. On apprécie aussi la différence de traitement entre les passages Kate, traités sagement, et les passages Batwoman, ultra-stylisés pour faire littéralement jaillir la belle de la page et accentuer la théâtralité et la flamboyance de son personnage en costume.

Et puis Kate dispose aussi d’arguments sur le terrain. Pour ce qui est de se battre, la miss n’est pas manchote. Le blasé Batman sera lui-même forcé d’en convenir après avoir goûté à une de ses torgnoles. Pas question bien sûr de la voir affronter le Pingouin, le Joker et tous les autres tarés chasse gardée du Caped Crusader, mais le mal qui ronge Gotham est suffisamment profond pour qu’elle ait du pain sur la planche de son côté. Ses ennemis d’ailleurs évoluent pour la plupart dans un univers assez peu familier des lecteurs de Batman et qu’on qualifiera de dark fantasy. Le tome 0 établit ainsi qu’un des ennemis récurrents de Batwoman est une secte nommée Culte du Crime qui allie adeptes de la magie noire et métamorphes. batwoman_batmanTome 0, disions-nous ? Oui, car Batwoman est le seul titre des New 52 à n’être pas à proprement parler un reboot. Le dernier en date pour ce personnage-ci ne datait que de 2006 sous la plume de Greg Rucka (Queen & Country) et Urban Comics a intelligemment choisi de publier des histoires parues en 2010 essentielles à la compréhension des derniers épisodes en date.

Le tome 0 fait ainsi la lumière sur un des drames fondateurs du personnage : la mort de sa mère et de sa sœur, exécutées par des terroristes. Comme Bruce Wayne, Kate Kane n’a pas embrassé sa carrière de justicière masquée par hasard. Et dans le tome 1, qui s’ouvre judicieusement sur une filature de Kate par Batman, ce dernier finit par l’adouber après avoir reconnu en elle ce « vide » nécessaire pour faire carrière dans la lutte contre le crime. Le plus intéressant, c’est sa réponse à elle d’ailleurs : pas question de n’être qu’un lieutenant de Batman. Elle est et restera indépendante. Piquante, cette Batwoman.

Guillaume Regourd

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Batwoman #0 – Élégie.
Par J.H.Williams III et Greg Rucka.
Urban Comics, 22,50 €, août 2012.
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Batwoman #1 – Hydrologie.
Par J.H.Williams III et W. HAdden Blackman.
Urban Comics, 15 €, août 2012.
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