Qu’est-ce qui détermine la valeur d’une personne ? L’honneur, la bravoure, l’intelligence ? Dans un monde médiéval alternatif, la population est féminine à 90% et les femmes occupent logiquement tous les postes stratégiques, y compris l’armée. L’homme n’est plus qu’un butin, un jouet sexuel tout au plus. Pourtant, un mâle à la carrure d’un ours se détache du lot : le seigneur Faust, conseiller d’une princesse de 14 ans ne possédant aucune expérience du terrain, et commandant une troupe de chevalières à la noblesse déchue.

Le premier volume ressemble à première vue à une comédie coquine sur fond d’heroic fantasy : les chevalières de la princesse sont obsédées par la perte de leur virginité, et Faust est un étalon idéal, mais toujours puceau… Les ressorts comiques sont répétés jusqu’à en devenir ridicules, et c’est alors que le scénario commence à multiplier les intrigues politiques et familiales au sein du palais, jusqu’à en devenir assez complexe. Le tome 2, toujours grivois, prend toutefois un ton bien plus sombre, à l’image de chevalières confrontées à une mission de routine qui tourne au bain de sang. Les notions d’honneur, de vengeance, de luttes désespérées pour regagner sa simple fierté d’avoir survécu, prennent la place de l’humour, pour ne laisser que drames et combats Le lecteur jugera si tout ce sang versé a un sens, mais la série semble suggérer que si les personnages sont si portés sur la bagatelle, c’est peut-être parce que leur vie risque d’être fauchée dès le lendemain…

Comédie olé olé sur ses premiers chapitres, Virgin Knight finit prendre le lecteur aux tripes avec son récit glauque sur l’absurdité de la guerre, où il n’y a plus ni gentils ni méchants. Chacun défend ses terres, son honneur, sa famille, et la morale s’efface sous une pile de cadavres. Et on ne rigole plus. Du tout.

Kara

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