Image Image Image Image Image Image Image Image Image Image

BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | April 26, 2024















Retour en haut de page

Haut de page

No Comments

Zénith

18 octobre 2021 |
SERIE
Zénith
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
COLLECTION
PRIX
19 €
DATE DE SORTIE
20/08/2021
EAN
2878272498
Achat :

zenith_medem_image1Dans le calme d’une journée d’été, quand le soleil est au zénith, deux hommes se retrouvent autour d’une table pour déjeuner. L’un est potier, l’autre souffleur de verre. La table est immense, le paysage presque vide, une distance infinie les sépare. Le silence à peine dérangé par leurs échanges banals. La discussion porte sur le somnambulisme de l’un. Qui préfère travailler la nuit et dormir le jour pour éviter les conséquences désastreuses de ses crises. À chaque réveil, il constate que son travail de la veille a été détruit, brisé, étalé au sol en mille morceaux. Qui a bien pu commettre le forfait ?

Rêve ou réalité ? Hyper lucidité ou flou total ? María Medem joue sur les frontières et les symboles de son récit pour nous plonger dans une ambiance chaude et onirique, où chaque figurant tente de trouver la clé des songes au coeur de sommeils perturbés. On entre facilement dans cette BD au graphisme pop et épuré, aux horizons dénudés, au rythme lancinant. Les angles de vue et le découpage, étudiés, sèment le trouble au fil de dialogues qui creusent le mystère de ces destructions d’objets, apparemment sans mobile, sans coupable. Du verre brisé, des poteries éparpillées, des coulées de sang, des personnages sans visage et inexpressifs parfois, l’auteure fouille les rêves des personnages en quête d’un possible sens, entre légers décalages et attentes inquiétantes. Rêves prémonitoires, insomnies assassines, projections mentales, cauchemar éveillé ?

Prenant, voire fascinant, par ses ambiances chaude puis moites, le récit souffre toutefois par moment d’un hermétisme « freudien », qui appellera bien sûr d’autres lectures. L’expérimentation permet néanmoins à María Medem de travailler de magnifiques scènes contemplatives ou crépusculaires, stases sensorielles au milieu d’un chaos onirique, et, dans le même élan, de saisir des angoisses exacerbées et adoucies par l’apparente gaieté des couleurs psychédéliques. Le contraste fonctionne parfaitement. Un travail d’équipe, au fond. Au fil de cette invitation à l’exil intérieur, ne cherchez pas trop d’explications finalement, du côté de la psychologie ou du symbolisme, laissez-vous plutôt bercer par l’ambiance faite de nuances et de sensations pour en saisir tout l’intérêt.

zenith_medem_image2

Publiez un commentaire