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Blackface Banjo ***

10 juin 2013 |

picto-critique-V3-3blackface_banjo_couvPar Frantz Duchazeau. Sarbacane, 23,50€, le 29 mars 2013.

Après les intrigants Le Rêve de Meteor Slim et Les Jumeaux de Conoco Station (Sarbacane, 2008 et 2009) et le superbe Lomax (Dargaud, 2011), Frantz Duchazeau continue son exploration de l’Amérique du blues. Une Amérique fantasque, où tout est possible, mais aussi l’Amérique d’une dure ségrégation où la force du chant des Noirs ne permet pas d’oublier qu’ils sont avant tout exclus par la société.

Blackface banjo suit pleinement cette lignée, avec son héros noir et unijambiste mais résolument optimiste. Embauché presque malgré lui dans un étrange minstrel show pour ses capacités de danseur sur béquilles, il s’y révèle un brillant joueur de banjo, capable de transcender les classes sociales et les cœurs… Pourtant, son avenir dans le show n’est pas assuré, son spectacle ne fait pas recette et ne tient pas face aux vedettes : deux blancs peinturlurés au cirage et singeant des Noirs fainéants et stupides. Forme théâtrale extrêmement populaire, le blackface véhiculait les clichés raciaux sous couvert d’un humour de façade.

black_face_banjo_image1Notre musicien est prêt à avaler des couleuvres, mais se retrouve encore embarqué dans d’autres compagnonnages, une bande d’Irlandais peu causants qui semble avoir des liens avec le Coon Coon Clan, un gang de vengeurs Noirs incendiant les scènes jouant du blackfaceAprès la musique et l’amour, notre héros découvre la lutte raciale – sans s’en passionner pour autant. Car il a un but, un rêve, celui de jouer et de danser sur une grande scène, acclamé et aimé par tous, et de retrouver sa petite chanteuse…

L’histoire avance à un rythme effréné, sautillant de péripéties en péripéties, portée par un dessin qui épouse la musique et le geste. Quasi muette, la BD est avant tout mouvement, mettant en valeur le dessin de Duchazeau. Si le côté charbonneux qu’on lui connaît, parfaitement adapté au blues, est toujours là, le trait est plus épuré, plus libre, et finalement plus vivant. N’hésitant pas à parler de situations terribles, il préfère l’action au misérabilisme – écueil évident avec un tel héros – et entraîne le lecteur dans une danse débridée et réjouissante. Arrivé à la dernière page, on a peut-être une petite impression de trop peu, menteuse sensation car, comme tout bon morceau, il faut le réécouter encore et encore pour en apprécier tout le sel.

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