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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | December 8, 2024















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Artemisia

21 août 2017 |
SERIE
Artemisia
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
COLLECTION
PRIX
15.50 €
DATE DE SORTIE
16/08/2017
EAN
2756074357
Achat :

artemisia_imageElle fut la première femme peintre à intégrer la prestigieuse Académie des arts en Italie. En ce XVIIe siècle évidemment encore terrible envers les femmes, dont tous les droits étaient niés, Artemisia Gentileschi s’est forgée son destin à force d’obstination. Fille d’un peintre, qui n’avait d’yeux que pour son art et le talent de sa fille, mais aucun don pour les relations humaines, elle a subi les viols récurrents d’un professeur, a connu la honte d’un procès, a réussi à se libérer du joug de son mari. Pour vivre libre, pour vivre sa peinture, pour vivre en égale des hommes.

Superbe biographie qu’a écrit là Nathalie Ferlut (Andersen, Eve sur la balançoire, Elisa), autour d’une figure du féminisme avant l’heure, dont le nom a d’ailleurs été empruntée par l’association qui défend la BD féminine. Il faut dire que le personnage est fascinant : douée, têtue, d’une force incroyable, visionnaire aussi, car elle a su entrevoir la possibilité d’une autre vie et prendre les chemins, aussi durs furent-ils, qui lui permirent de s’affirmer en tant qu’être humain à part entière. Qu’importe la violence des hommes et les persifflages des femmes reproduisant le schéma qui leur a été inculqué. Qu’importe de devoir en permanence se justifier, de prouver qu’elle pouvait être à la fois mère, artiste, professionnelle. Pour éviter un déroulé trop plat, Nathalie Ferlut use d’un artifice narratif efficace, en faisant raconter ce destin hors du commun par la domestique d’Artemisia, dialoguant avec la fille de cette dernière. Et au dessin, la jeune Tamia Baudouin brosse des ambiances subtiles, en douceurs, et, malgré certains cases au trait mal assuré et aux ombres un peu lourdes, parvient à saisir quelques regards qui en disent longs. Elle évite aussi soigneusement de se frotter à la peinture classique, la reléguant en arrière-plan, car de toute façon le sujet n’est pas la peinture. Le duo d’auteures livre en effet ici un album passionnant, hymne engagé pour la défense de l’égalité femmes-hommes.

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