La Bibliothèque



Si vous venez sur ce site, que vous avez cliqué sur le lien pour lire cette chronique, c’est que vous aimez les livres. Les lire, les posséder, les échanger… et que vous croyez certainement en leur importance, leur portée, leur valeur. Chihoi aussi. Il les collectionne, il les chine dans les boutiques de seconde main à la recherche de petites perles. Cependant, ne vous attendez pas à partager cette passion avec l’auteur hongkongais dans cet ouvrage. Bien au contraire, dans son recueil d’histoires courtes (qui se répondent et se complètent l’une l’autre), il donne à voir ce que l’on ne veut pas voir et ce que l’on ne pourrait pas accepter dans un État de droit. Les livres se censurent, deviennent arme blanche, écrasent les hommes. On les interdit de consultation, on les brûle, les déchire. Âmes bibliophiles s’abstenir.
Enfin pas tant que ça. Au contraire, vous êtes bien placés pour connaître la force d’évocation des livres. Et le sous-texte de l’auteur est finalement très accessible et ses transgressions métaphoriques sont là pour parler de son pays, son gouvernement et ses agissements. Ancienne colonie britannique, Hong Kong est rétrocédé à la Chine depuis 1997 et en subit l’autoritarisme, le contrôle de la population, des œuvres culturelles et artistiques. Le monde dystopique au dessin brut et un peu sali sous le crayon à papier de Chihoi n’est finalement que le reflet d’une réalité contemporaine, d’une société en plein bouleversement, d’une ville en mutation.
Newsletter
Articles Récents
Commentaires Récents
- hinata shoyo sur Barrage #1 { En tant que fan de Kohei Horioshi, j’ai acheté Barrage... } –
- Xavier Cavator sur Un oeil sur les comics #6 - Savage Dragon { Signalons pour ceux qui ne seraient pas au courant que... } –
- Okongolonga sur Sélection BD érotiques #19 { Cool } –
- Pierre sur We live #1 { Merci pour ce billet fort éclairant. Il y a cependant... } –
- Benjamin Roure sur Angoulême 2022 : l'expo Chris Ware { Elle est annoncée à la Bpi du Centre Pompidou. } –
- Benjamin Roure sur Angoulême 2022 : l'expo Mortelle Adèle { Une partie de l'exposition est en effet transportable, et pourrait... } –
Publiez un commentaire