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Les plus du Blog : « CULTURE MANGA » 4/4

21 octobre 2006 |

La dernière clé du succès manga : segmenter l’édition afin que les lecteurs s’y retrouvent. À chacun son manga, les jeunes, les vieux, les filles, les garçons, manga historique, érotique, pour sportifs… et même mangas pour employés vantant la culture d’entreprise ! Présentation.

Culture manga, Fabien Tillon. Nouveau Monde, 17 euros.

Gaki Deka (L’Enfant flic), de Tatsuhiko Yamagami. © Culture Manga, Nouveau Monde 2006.

Des mangas à la gloire du patronat !

Arrêtons-nous un instant sur un genre particulièrement déroutant pour le goût occidental : le manga pour employés, appelés salarymen dans l’archipel. Dans ce genre, intitulé Sarariman manga (ou Joho manga), c’est la classe moyenne salariée qui est mise en scène, la nation des cols blancs, exaltée dans ses valeurs, typiquement japonaises, d’âpreté au travail, de fidélité inébranlable à l’entreprise, de noblesse quotidienne dans l’accomplissement des tâches même les plus modestes, de goût de la réussite et des défis professionnels. Séries comiques, réalistes ou érotiques, ou encore focalisées sur les passions de la grande armée des employés (le Pachinko ou le Mah-jong, par exemple, défouloirs quasi-obligatoires, avec l’alcool, des sorties de bureaux tardives…), les Sarariman manga parviennent à détendre les salariés stressés par les longues heures de travail et de transports, tout en glorifiant leur modestie bureaucratique. Ainsi, la série fort réputée Sarariman Kintarô, de Motomyia Hiroshi, évoque les efforts quotidiens de Kintarô, ancien membre d’un gang de motocyclistes, pour vivre en toute sérénité sa vie d’employé modèle. Le Sarariman manga est loin d’être subversif, à tel point que certains critiques américains n’hésitent pas à le décrire comme le bras armé de l’idéologie d’État, chargé d’assurer auprès des classes moyennes la promotion d’un style de vie conservateur et favorable aux intérêts de l’Establishment.
Sans aller jusqu’à cette interprétation quelque peu paranoïaque (qui est pourtant celle de la chercheuse américaine Sharon Kinsella dans son ouvrage Adult manga, Culture and Power in Contemporary Japanese Society), il faut bien admettre que le Sarariman manga représente un étonnant réceptacle des fantasmes plus ou moins conformistes d’une partie de la population active nipponne. Il est par ailleurs un extraordinaire instrument de communication, au profit de politiques d’images bien menées. C’est ainsi que Carlos Ghosn, P-DG de Renault-Nissan, dispose à Tokyo d’un manga entièrement dévolu à sa gloire. Cette notoriété n’est d’ailleurs pas usurpée parmi la population nippone salariée, qui apprécie ses méthodes de management rudes (La Véritable vie de Carlos Ghosn, publiée en 2002 dans le magazine Big comic superior). Pour l’anecdote, on retiendra que le seul Français contemporain à disposer, à l’image de Ghosn, d’un manga à sa dévotion est Philippe Troussier, ancien sélectionneur de l’équipe nationale de football nippon. Il est vrai que le manga de foot a plutôt bonne presse depuis le succès de la série phare du genre, Captain Tsubasa de Yôichi Takahashi, qui suit les aventures de Tsubasa Ohzora, joueur particulièrement doué dont le principal objectif est de remporter la coupe du monde de football (diffusé en France sous la forme de l’anime Olive et Tom).

FIN

Illustrations extraites de Culture Manga, ©Nouveau Monde, 2006.

Lire les autres dossiers : 1/4, 2/4, 3/4

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Commentaires

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